- Allonge-toi, ordonna Yalo à sa toute nouvelle recrue. Émilia eut soudain la tête qui tourne durant un court instant. Elle se voyait attachée solidement à ce lit d'hôpital, incapable de pouvoir bouger et forcée de soulager ses besoins les plus élémentaires sur elle-même.
Le regard du ravisseur se fit de plus en plus noir. À contrecœur, au lieu de tenter une évasion pendant qu'il en était encore temps, la vendeuse en prêt-à-porter s'approcha timidement du meuble à peine drapé. Curieusement, elle se fit la réflexion qu'il serait bien plus confortable avec une couette par-dessus.
C'est alors qu'elle eut une idée. Absorbant malencontreusement une bouffée un peu trop intense d'air chargé des effluves nauséabonds en provenance des draps pisseux de Daniela, elle demanda à son kidnappeur s'il serait possible qu'elle se rende aux toilettes.
Au grand étonnement d'Émilia mais aussi de celle baignant dans son urine jusqu'au milieu du dos, l'homme accepta sans problème. Effectivement, que ferait-il si ses brouillons venaient à décéder d'une infection quelconque avant l'arrivée au monde de Galatée ?
Il prit alors Émilia par la main - qui frissonna d'horreur à ce contact désagréable - puis l'emmena dans la salle-de-bains non loin de là où il avait peu de temps avant récupéré de quoi laver les cheveux de la pauvre femme dormant dans son urine.
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Par souci d'intimité, la jeune femme demanda timidement à l'homme de sortir durant sa pause pipi. Yalo la fixa alors longuement, d'un regard fixe plongé dans ses prunelles. Décidément, il avait parfaitement trouvé ce qu'il lui fallait pour parfaire le regard de sa marionnette.
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Émilia se sentit mal à l'aise face à ce regard insistant accompagné d'un long silence pesant. Enfin, le chirurgien spécialiste de l'obésité ouvrit la bouche. Oui, il pouvait bien quitter la salle le temps que celle-ci évacue le contenu de sa vessie.
Soulagée, elle émit même un petit sourire. Non pas de reconnaissance : bien qu'elle comptait en effet vider son corps de son urine, elle avait surtout deviné que dans cette pièce - comme dans la plupart de toute salle-de-bains - un échappatoire de taille se trouvait là.
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Le sociopathe sortit enfin de la luxueuse salle-de-bains aux toilettes légèrement poussiéreuses puis, après avoir verrouillé l'accès à la pièce, Émilia s'assit et fit ce qu'elle avait à faire. Ce fut le plus long pipi de son existence, ainsi que le dernier sur le siège de pareil appareil.
Lentement, elle s'essuya, puis sursauta lorsque les coups impatients de l'homme contre la porte la rappelèrent à son projet initial. Elle devait fuir, et vite. Pour se donner du courage, elle figea dans son esprit l'image de la pauvrette baignant dans des draps pleins de pisse non loin de là, pieds et poings liés.
Une fois rhabillée, elle lava ses mains en vitesse sous les cognements brutaux du psychopathe. Après quoi, elle se jeta sur la fenêtre qu'elle ouvrit en grand avant de s'enfuir en courant. Dévalant le terrain herbeux de l'arrière de la propriété, elle entendait encore distinctement les coups violents de l'homme qui, visiblement, acceptait mal d'avoir été floué.
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