Pygmalion ~ Chapitre 1

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L'homme l'avait repérée depuis un certain temps maintenant

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L'homme l'avait repérée depuis un certain temps maintenant. Moyenne de taille, un brin trop mince mais arborant un beau visage orné d'une crinière chocolat aux reflets caramel, il se dit qu'en cet instant, c'était le moment ou jamais.

Sa proie n'eut pas vraiment le temps de comprendre ce qui lui arrivait : le prédateur bondit sur elle, plaqua violemment un mouchoir en tissu imbibé de chloroforme contre ses narines fines puis, avec douceur, soutint son corps qui chutait en arrière.

Néanmoins, bien qu'il fut relativement patient quand il dû récupérer l'enveloppe intacte avant qu'elle ne s'abime sur le bitume, on ne pouvait en dire autant de la façon dont il avait endormi sa victime.

Son geste avait été d'une telle violence que son petit nez en trompette légèrement trop retroussé laissait désormais fuiter un liquide rouge sombre et poisseux. Agacé, il essuya le sang avec le même mouchoir que celui avec lequel il avait percé les vaisseaux sanguins dans lesquels il logeait jusque là. Il espérait bien que ses cheveux doux et soyeux ne furent pas souillés.

Précautionneux, Yalo regarda de tous les côtés afin de vérifier que nul humain encore en vie ne l'avait surpris. Soulagé, il amena le corps de l'infirmière auprès de sa Mercedes. Ensuite, il l'y allongea précautionneusement avant de refermer doucement la cinquième porte. Enfin, l'homme monta à l'avant, mis le contact puis rentra chez lui.

Il ignorait le nom de cette femme. Tout ce qu'il savait, c'était qu'elle travaillait en tant qu'infirmière dans une petite clinique de soins esthétiques dans lequel il avait payé très cher un médecin afin que certains des cheveux à l'arrière de son crâne recouvrent la calvitie naissante qui, lentement mais sûrement, dégageait ses tempes et agrandissait son front.

Plus que très aisé, il vivait seul dans une gigantesque maison luxueuse, isolée de la ville. Une demeure familiale que sa vieille mère, ayant succombé à un AVC, lui avait légué il y a déjà quelques années. En plus de son immense résidence, il avait récupéré un certain patrimoine, ce dernier lui assurant des rentes très confortables jusqu'à la fin de ses jours.

Yalo n'avait que peu connu sa mère : celle-ci l'ayant abandonné à l'orphelinat à sa naissance, alors qu'elle n'avait que seize ans, il n'avait découvert cette femme qu'à la vingtaine, lorsqu'un courrier de son richissime nouveau beau-père lui était parvenu. Très âgé, l'homme était décédé quelques temps après...

Puis quinze ans plus tard, ce fut le tour de sa génitrice, héritière exclusive de son dernier mari. L'industriel avait laissé tout un empire à cette ancienne animatrice de centres aérés, qui avait rapidement fait le choix de quitter son emploi pour partir se dorer la pilule éternellement en laissant de nouveau son fils unique sans le sou.

En effet, l'homme n'ayant jamais eu aucun enfant, ce fils jusqu'ici non désiré par sa mère avait fait office de substitut pour ce vieil homme. Cependant pas au point d'inscrire son nom sur son testament.

Cette première femme, quant à elle, n'en avait jamais voulu.

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