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Blanche et Arabella suivaient les pas plein d'entrain de Cléophée en direction de l'extérieur de la demeure comtale.
Celle-ci n'avait toujours pas perdu l'espoir de retrouver son jeune frère, en témoignaient le mouvement dansant de ses jambes.
Néanmoins, on ne pouvait en dire autant des deux autres...
Sans le dire, l'aînée craignait même de découvrir l'issue de cette chasse aux trésors.
Et si Stelyos était pris en otage ?
À ces mots, l'adolescente frissonna de tout son long.
Enfîn, le trio de princesses poussa la grande porte en bois, non sans avoir actionné la poignée au préalable.
À leur grande surprise, elles ne surprirent ni Einar ni un quelconque petit simplet de six ans.
De part et d'autre de l'immense château du comte, seuls des gardes à l'allure froide et austère réchauffaient la place.
Arabella se colla un peu plus à sa grande sœur, qui lui frotta le dos.
Ce fut Cléophée qui se permit de leur demander où était Einar, et à qui appartenaient donc ces petites empreintes de pas.
L'un des hommes tenant une lance à la main faillit leur répondre, mais c'est alors que de l'autre côté du pont inaccessible, des cris aigüs se firent entendre.
Bientôt, ces exclamations mi-effrayées mi-espérantes furent rejointes par les hurlements de la petite blonde aux yeux chocolat.
Il en fallait beaucoup pour rompre l'allégresse naturelle de celle-ci...
Aussitôt, Eudoxie et Panpan réitérèrent leurs demandes d'accès au château, ce qu'un garde daigna leur accorder sans sourciller.
Il agissait là en lieu et place de son supérieur, sur ses ordres directs.
Si l'un des enfants royaux souhaitait trouver refuge auprès de son château, sa garde devait le lui permettre.
Voilà donc l'immense pont en bois marron s'abaisser doucement, avant que sa seconde extrémité - celle se situant quelques instants plus tôt dans les airs - ne tape le sol terreux aux pieds d'Eudoxie et de Panpan.
Ces derniers s'y précipitèrent puis, un instant plus tard, sautèrent aux bras des trois princesses déjà logées entre ces murs.
C'était comme si ces deux segments d'une même droite ne s'étaient pas croisés depuis belle lurette.
Tous étaient épuisés, mais avant de rentrer, Blanche, Arabella - bien que ne l'exprimant pas - et Cléophée tinrent à obtenir la réponse à leurs interrogations.
Un garde se tourna alors vers elle.
Brieuc planta son regard perçant dans les prunelles de la blonde de la fratrie.
Le sous-chef des gardiens, chef intérimaire par défaut en l'absence de son supérieur, et de leur comte le leur annonça alors.
Le petit intrus s'appelait Judicaël, il disait connaître l'emplacement exact du lieu de détention de leur sœur, Éléonore.
Des frissons parcoururent l'assemblée.
Certains gardes étaient gênés, mais Brieuc quant à lui, fort expérimenté et discipliné ne laissa rien paraître.
Toutefois, ses interlocuteurs lui faisaient de la peine.
Lorsque Arabella se mit à pleurer, l'homme à la chevelure noir de jais conclut en leur apprenant que le parrain de la captive et une partie de la garde étaient en ce moment même sur le chemin de la délivrance de leur sœur.
