Blanche-Neige ~ Chapitre 55

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Panpan avait évidemment compris qu'un immense péril les talonnait

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Panpan avait évidemment compris qu'un immense péril les talonnait.

Si seulement les princesses l'avaient écouté, et suivis son allure dès le début...

À l'heure qu'il est, ils se trouveraient tous les quatre au sein du château du comte, bien protégés par ses gardes armés.

Là, les voilà en train de se ruer vers cette belle demeure qu'ils voyaient au loin, tels des rats pourchassés par un groupe de chats.

Fort heureusement leur poursuiveur était seul.

Ce qui n'empêcha pas Eudoxie de se demander pourquoi donc elle n'avait pas jugé bon d'apporter de quoi se défendre avant de quitter son château.

La réponse était simple : dans la précipitation, la fratrie n'avait pensé qu'à amener leur chien Géryon avec eux, tant l'idée d'être expulsés de leur logis leur apparaissait saugrenue.

Où était le dogue allemand en ce moment-ci d'ailleurs ?

Probablement dans les sous-bois, en chemin vers le château de leur parent le plus proche.

À savoir chez son parrain, où en cet instant Yuka et Carméla commençaient à comprendre qu'elles n'iraient pas.

Sans crier gare, l'homme inconnu accéléra avant de bondir vélocement, d'une traite sur Yuka.

La jeune fille continuellement en manque de sommeil tomba lourdement au sol.

Carméla lui tenait alors la main, la seconde se trouvant quelques instants plus tôt entre les doigts d'Eudoxie.

Néanmoins, leur étreinte cessa lorsque une lame longue et effilée se retrouva plaquée contre la gorge blanche de l'enrhumée.

Les derniers bruits alertèrent le lagomorphe qui se retourna avant de pousser un cri.

Le corps d'Eudoxie fit de même, avant d'être soudain tétanisée par la terreur.

Ses cordes vocales se débloquèrent lorsqu'un premier filet de sang coula de la peau de sa sœur.

Elle hurla alors de toutes ses forces, pendant que Yuka pleurait, et que Panpan bien inutile gémissait sans savoir quoi faire.

Une main d'homme portant une bague en or à l'auriculaire gauche indiqua dans un souffle aux cadettes de le suivre.

Eudoxie s'apprêtait à protester mais se ravisa.

L'individu était très nettement en position de force.

Avec espoir, elle se dit que celui-ci était à pieds.

Le château n'était plus très loin, avec des cavaliers d'Einar nul doute qu'ils pourraient le rattraper et ramener ses petites sœurs à bon port...

Mais au fond d'elle, la grincheuse de la fratrie avait compris qu'elle ne reverrait plus jamais les deux filles à genoux devant ses yeux baignés de larmes.

Étrangement, elle n'était - pour le moment - pas attristée, mais en colère.

Pleine de haine après qu'on lui ait déjà soustrait sa grande sœur, son chien, qu'on ait tué les animaux de la forêt et peut-être même sa mère, avant de lui voler son père...

Et voilà qu'on lui arrachait deux de ses pierres précieuses qu'étaient ses benjamines.

Du haut de ses onze ans, Eudoxie trouvait déjà que sa vie de fille née princesse n'était finalement pas si rose.

A contrario d'une bénédiction, cette qualité dont était colorée sa naissance s'avérait plutôt être une malédiction.

Si par hasard, elle n'aurait été qu'une pré-adolescente parmi tant d'autres, issue d'une famille banale et dénuée de caractéristiques à jalouser, nul doute que son existence en aurait été facilitée et bien plus heureuse.

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