Tout excité à la simple pensée de la journée qui l'attendait, Yalo bondit sur ses pieds à l'instant où son réveil le sortit de son sommeil. Chaussant ses longs pieds de pantoufles bleu nuit en soie, il se dirigea vers les escaliers en colimaçon qu'il emprunta avant de se rendre dans la cuisine.
Là, un gigantesque petit-déjeuner de roi l'attendait. Balayant du regard sa somptueuse cuisine joliment décorée, assis à la table remplie de mets divers et variés, il se mit à réfléchir quant à l'œuvre qui l'attendait. Ce travail le passionnait d'une manière telle qu'il en avait même rêvé la nuit.
Après réflexion, il se dit que pour faire durer le plaisir - car hélas, il doutait de pouvoir accomplir une plus belle réalisation que celle-ci, qui serait donc la seule et unique en son genre - il exécuterait chaque modification une à une. Il hésita alors : devait-il s'attaquer d'abord aux joues, ou bien partir en quête d'un nez ou de lèvres de rechange ?
Soudain, une idée de génie jaillit dans son esprit. Qu'en était-il de sa dentition ? Yalo n'avait pas pris le temps de l'ausculter comme il se devait de le faire. L'angoisse de ne pas obtenir de réponse à son interrogation lui coupa l'appétit.
Délaissant ce repas fastueux, il remonta à l'étage. Cinq minutes plus tard, il frottait vigoureusement son corps svelte mouillé à l'eau très chaude - en témoignaient les vapeurs qui se dégageaient dans la cabine de pierre - à l'aide d'un gel douche Cottage parfumé à la fraise et à la menthe.Enfîn, il rinça son enveloppe bien plus saine que ce qu'elle renfermait, la sécha avec une serviette blanche immaculée en microfibres puis s'habilla rapidement avant de passer au nettoyage de ses dents et de son visage. Un coup de crème hydratante au visage et de peigne dans ses fins cheveux plus tard, le voilà dévalant à toute vitesse les marches menant à la cave secrète.
L'isolation phonique des murs et de la porte étaient tels que Yalo ne perçut les hurlements de terreur de la pauvre Daniela qu'une fois son entrée grande ouverte. Les yeux sur le point de quitter leur orbite tant sa peur était grande, seule et allongée dans une pièce inconnue plongée dans le noir, l'infirmière gesticulait dans tous les sens sur son lit d'hôpital.
Le chirurgien referma doucement l'accès au sous-sol, alluma la lumière puis s'approcha de la base de son futur chef-d'œuvre. Le visage en sueur, ses cheveux trempés d'eau salée méritaient clairement qu'on leur fasse un bon shampooing. Yalo poussa un soupir. Il avait oublié qu'il lui faudrait laver ses outils... Fort heureusement, il était très riche : une quantité phénoménale - exagérément nombreuse - de pièces en temps normal plus inutiles les unes que les autres avait été installée un peu partout dans cette grande maison lors de sa construction.
Après avoir caressé de longues minutes le front et le sommet du crâne de Daniela, le chirurgien quitta la pièce quelques instants. Lorsqu'il en revint, il portait à la main deux gros seaux d'eau ainsi qu'un shampooing Le Petit Marseillais à l'infusion de coquelicot et au zeste de pamplemousse.
VOUS LISEZ
Vantablack 2
HororRecueil d'histoires sombres inspirées de : - contes - faits divers - légendes urbaines - mythes.