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- Tout le monde va bien ? s'enquit Eudoxie.
Carméla lui répondit en éternuant, puis un à un, lapin compris, l'ensemble de la troupe exceptée la manquante acquiescèrent.
La fumée commençait doucement à se dissiper, cela grâce au trou béant que constituait l'entrée du terrier.
- On devrait sortir d'ici, fit remarquer Arabella d'une petite voix.
Yuka valida sa volonté mais pas Panpan.
Effectivement, le petit lagomorphe refusait d'accepter la réalité.
Certes, il venait là de retrouver ses amis, mais en aucun cas la petite créature ne pouvait voir la réalité en face, considérer l'entièreté de sa famille comme décédée.
Alvine et les autres, morts ? Même pour la fratrie royale - exceptée Yuka et Arabella - cela semblait inconcevable.
- Sortir pour quoi faire ? Que la vilaine sorcière nous trouve ? objecta Carméla avant d'évacuer le surplus de poussière qui dérangeait ses narines dans un atchoum sonore.
Blanche ne savait que décider. C'est alors que pour une fois, le petit simplet eut une bonne idée :
- Et si on se séparait ? proposa-t-il. Un groupe va chercher Éléonore et Géryon, le deuxième s'occupe des lapins et des autres.
Par autres, il fallait entendre tous les petits écureuils, chiens sauvages, renardeaux, louveteaux et diverses différentes espèces qui se plaisaient à rendre visite à Alvine et sa famille.
Cléophée soutint l'initiative de son frère. Dans les deux cas, les uns comme les autres nécessitaient de l'aide.
Au vu de leur nombre, il était plus malin de se séparer que de se focaliser sur l'un des groupes au détriment de l'autre.
Blanche trancha alors : Cléophée, Arabella, Stelyos - n'était-il pas le dernier à avoir croisé les yeux d'Éléonore et de Géryon ? - et elle-même partaient immédiatement à la rescousse de leur sœur, tandis que les quatre autres - Panpan compris - allaient voir ce qui en était advenu de la communauté de la forêt.
Sur ce, Blanche puis les trois autres sortirent du terrier.
À leur grande horreur, ils observèrent la confirmation de leur plus grande peur : Éléonore et leur chien manquaient à l'appel.
Le petit simplet remonta sans le vouloir le moral des troupes en affirmant que peut-être qu'ils leur jouaient un tour...
Néanmoins, d'après ses propres dires, la belle sœur de la fratrie avait tenté de crier. Et avait donc échoué, et pour quelle raison ?
- Cherchez des traces de pas sur le sol, ordonna soudain Blanche d'une voix similaire à son prénom.
Les enfants s'exécutèrent, néanmoins leur nom n'était pas Géryon.
Bien qu'ils considéraient ces bois comme leur deuxième maison, il était fort compliqué de différencier les traces de foulements qu'eux-mêmes avaient laissées de potentielles autres.
Subitement, Arabella remarqua qu'il serait sûrement bien plus judicieux, efficace, productif de partir à la recherche de leurs disparus plutôt que de perdre leur précieux temps à chercher des traces hélas probablement laissées puis effacées par des habitués de ce genre de procédés.
Alors que la timide du groupe dirigeait au hasard et sans le savoir la troupe vers une mauvaise piste, elle rappela que leur sœur était tout de même la deuxième héritière de leur père.
Échangeant un regard avec la première, toutes deux comprirent alors aussitôt l'une des raisons de cet enlèvement.
