Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Réunis en cercle sur le large tapis persan disposé au centre de la chambre de Blanche, les huit enfants de la feu reine Xynthia élaboraient un plan.
Effectivement, Eudoxie, la plus téméraire d'entre eux avait eu la brillante idée de provoquer un électrochoc chez leur père.
Exceptée Yuka qui somnolait, l'ensemble des enfants petits et grands écoutaient la troisième de la fratrie avec grand intérêt.
- Il faudrait se rendre quelque part de proche d'ici, planifiait-elle. Dans la forêt par exemple...
- Ou dans une cabane ? proposa soudain Cléophée avec enthousiasme. Il y en a plein dans le coin...
Eudoxie fit la moue. Elle pensait plutôt à se cacher sous la forêt.
Bien plus intéressant d'après elle, car son père, ne connaissant pas l'existence de ces cachettes secrètes ne viendrait jamais les chercher là-bas..
- Et comment on trouverait à manger et on se laverait sans cabane ? releva Éléonore. Dans une cabane au moins...
Là, l'adolescente marquait un point.
Il avait rapidement été écarté de leurs prévisions de se rendre auprès d'un proche, parrain, marraine ou autre.
Le but de l'opération était qu'Helori V pense ses enfants disparus et parte à leur recherche, afin de se rappeler in fine un tant soit peu de leur existence.
Néanmoins, en cet instant, la fratrie n'avait pas réussi à arrêter son projet sur une fugue en particulier.
Ils restèrent un moment à entendre les éclats de voix joyeux et l'agréable claquement des talons contre le marbre du salon.
- Et si on y allait ? proposa Eudoxie.
La petite âgée d'à peine douze ans n'acceptait pas que cette intruse leur interdise de profiter de leur château, celui de leur père, hérité de son propre père et dont elles aussi - du moins a minima l'aînée - hériteront un jour.
Les yeux se posèrent sur Blanche et Éléonore, à la recherche d'une validation.
Toutes deux échangèrent un regard puis, poussant un soupir, la deuxième se leva en faisant signe aux autres de la suivre.
Blanche non plus ne pensait pas qu'il leur arriverait quoi que ce soit de fâcheux en désobéissant.
En file indienne, les huit marmots se dirigèrent donc aux abords de ces voix aiguës en provenance de femmes vêtues de belles robes longues de style victorien.
À leur vue, l'une d'entre elles lâcha subitement le verre rempli d'un liquide rouge sombre qu'elle tenait du bout des doigts et qui, en conséquence, éclata alors au sol, éclaboussant au passage les alentours.
Un instant plus tard, un domestique accourut afin de nettoyer sa saleté.
Au même moment, les quatre autres présentes, dont Sloane tournèrent elles aussi leur cou très fin en direction des intrus.
De très loin, la nouvelle reine était la plus belle. C'était comme si sélectionner ses copines parmi les plus laides de ses connaissances était un choix délibéré, opéré dans l'objectif de mettre en exergue son époustouflante beauté.
Hélas, sa vénusté extérieure n'avait d'égale que sa laideur intérieure.
La femme acariâtre chassa alors vivement ces huit enfants sans cérémonie, ignorant l'opinion de son mari absent qui, de toute manière, n'aurait jamais osé contrevenir à ses désirs.
