Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
La jeune femme au chignon châtain foncé et un peu lâche avait beau lui avoir assuré être une fidèle d'Helori, le comte se permit d'en douter.
Premièrement, son fort accent écossais - tout un chacun parlait ici un anglais à l'accent germanique prononcé - trahissait la similarité de ses origines avec Sloane.
Deuxièmement, son attitude de bête traquée, évitant de croiser son regard lorsqu'elle s'adressait à lui et marchant avec précipitation comme pour en finir au plus vite incitait Einar à supposer que pour une domestique au service de la royauté, elle était curieusement facilement intimidée...
Enfin, aussi proche des enfants royaux qu'il était, jamais l'un d'eux n'avait évoqué cette Avoie.
Néanmoins, Einar voulait croire que sous cette grotte d'un brun foncé et dépourvue de tout ornement, sa filleule se trouvait.
Dans une grotte certes, mais au moins sa localisation lui était connue...
Einar interrogea alors la curieuse servante de la reine.
Sous l'œil intrigué et légèrement apeuré de Judicaël, le comte l'observa lui répondre qu'il valait mieux pour leur sécurité à tous les quatre qu'il descende la chercher lui-même.
Eux deux - Avoie et Judicaël - feraient le guet.
On ne savait jamais, un garde voire plusieurs pouvaient très bien passer par ici en faisant leur ronde...
Le trio se trouvait en effet aux abords du château royal, où, sans qu'Einar ne s'en doute, sa propriétaire attendait avec impatience qu'on lui livre sa personne.
La marâtre d'Éléonore, qui se trouvait en cet instant ballotée vers un fief à mi-chemin entre le comté de Varde et la Décharge savait évidemment qu'Avoie tenait entre ses mains la clé la menant à la moitié de ses ennemis à abattre en priorité.
En l'espèce, elle espérait bien que deux de ses plus loyales servantes agissent de concert.
Malgré le manque de sympathie d'Avoie à l'égard de Judicaël, la reine comptait sur leur but commun pour s'allier efficacement.
Là, le trio devait déjà être arrivé à la grotte, pensait Sloane.
Que penserait le comte, lorsqu'il comprendrait qu'il avait été piégé ?
L'Écossaise était partagée entre un curieux mélange de joie et de pitié.
Évidemment qu'elle aimait abattre l'ennemi, toutefois elle admirait au fond d'elle la loyauté du comte envers sa filleule et ses frères et sœurs.
Peut-être qu'elle lui laisserait la vie sauve, finalement...
Au moment même où elle eu cette pensée, les gardes d'Einar furent chassés de loin, un à un.
En aucun cas la reine de souhaitait laisser un seul témoin ami de son ennemi en vie.
En conséquence, les archers se retrouvèrent bientôt à devoir ramasser les cadavres d'une bonne partie de la garde comtale de Varde.
À plusieurs centaines de mètres de là, bien loin du calme assassinat collectif venant d'être exécuté, Einar tomba tête la première dans la fosse profonde et étroite creusée dans la fameuse cavité.
Lucide, le vassal d'un roi vendu à sa récente épouse comprit alors dans quel piège perfide il était tombé.
Levant son crâne dégarni vers l'obscurité dépourvue d'humidité, Einar dû se résoudre à rester coincé dans un puit abandonné.
D'autant plus lorsque Avoie laissa apparaître sa figure malveillante, visiblement contente d'avoir accompli sa partie de l'opération.
