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Yalo poussa doucement la porte d'entrée de sa villa. À l'intérieur, un calme agréable se faisait remarquer. Par précaution tout de même, il fit entièrement le tour du propriétaire en criant çà et là les différents prénoms de ses salariés. Une fois empli de la certitude qu'il était bien seule dans le bâtiment, le chirurgien sortit de ce dernier.
Il retourna auprès de sa sportive rouge sang, dans laquelle sa pauvre victime priait en son for intérieur que quelqu'un - n'importe qui - vienne la sauver. Émilia tremblait comme une feuille lorsque Yalo ouvrit sa portière. À la manière d'un adulte tendant la main à un enfant venant de faire une vilaine chute, il se pencha vers elle, l'avant-bras en avant, la paume de sa main bien à plat.
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La jeune femme gémit d'angoisse. Si seulement elle n'avait pas hurlé sur ce maudit client... elle serait aujourd'hui salariée en CDI dans une boutique de chaussures et n'aurait jamais croisé cet homme.
La voilà piégée dans ce qui serait, dans le meilleur des cas - hélas fort peu probable - une prison toute dorée, et dans le pire des cas une prison tout court, où elle serait enchaînée et sujette aux pires sévices de la part de ce cinglé.
L'homme réitéra son geste - rapprocha sa main - avec insistance. La jeune vendeuse au chômage comprit qu'il s'impatientait. Sain d'esprit comme il avait l'air de l'être, elle se dit qu'il valait mieux lui obéir. En effet, elle était récemment tombée sur un documentaire relatif à des patients hospitalisés dans une unité psychiatrique.
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De ce qu'elle en avait retenu, certains malades atteints de psychose se mettaient soudain à entrer dans une violente crise lorsque leurs désirs étaient insatisfaits... Prudente mais terrifiée, la pauvre Émilia posa une main douce et manucurée sur celle de son ravisseur.
En réponse, l'inconnu lui adressa un grand sourire, qui la terrorisa d'autant plus. Tout en quittant lentement le véhicule, la jeune femme se mit subitement à éclater en sanglots. Yalo, lui, ferma la portière puis verrouilla la voiture sans prêter attention aux manifestations émotives de sa captive.
La sublime maison en face de ses yeux était extraordinaire, remarquable. La villa d'un riche probablement héritée de génération en génération. Pendant un court instant, la vendeuse à la recherche d'un emploi la contempla, oubliant que ces murs de brique seraient les derniers entre lesquels elle se trouverait. - On rentre, dit le sociopathe comme s'il parlait à un enfant ou à un animal.
Trop terrifiée pour lui désobéir - et ce bien que ses mains ne tenaient que les clés de sa McLaren - Émilia prit le chemin de l'entrée grande ouverte. Au moment où elle posa un premier pied à l'intérieur, elle se dit qu'elle aurait dû tenter de fuir.
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Quitte à courir en hurlant comme une folle et cogner ses bras contre les gigantesques portes qui constituaient le portail du domaine en criant à l'aide. À la place, elle laissa Yalo la pousser un peu brutalement, cela avant que ce dernier entre dans sa maison, referme la porte puis plante dans ses pupilles cerclées de vert deux yeux sombres qui n'auguraient rien de bon.
