Blanche-Neige ~ Chapitre 68

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Éléonore gémit

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Éléonore gémit.

Dans son dos, Neven la maintenait par le bras, l'avant de son membre plaqué contre sa gorge.

Tout en gesticulant légèrement, l'adolescente cherchait plus à respirer convenablement qu'à s'échapper.

Ce que, heureusement, l'homme qui la séquestrait comprenait.

Quelques mèches blondes mi-longues effleuraient son visage, néanmoins son attention était toute tournée vers les bruits de pas qu'il percevait de là où il se tenait.

Deux personnes, soit très discrètes soit très légères - ou bien les deux - les guettait.

Étaient-ce des femmes ?

Là où un Dattila ou même le meurtrier de celui-là en auraient été enchantés, le tueur expérimenté savait lui que celles-ci appartenaient à la pire des gentes.

Les hommes étaient violents, brutaux et assez limpides dans leur manière d'agir.

Les autres, fourbes, perfides et faussement candides.

Même si en combat rapproché il préférait de loin affronter une femelle, dans une situation plus ambiguë comme celle-ci Neven ne savait pas exactement sur quel pied danser.

Subitement, un détail imprévu et à peine perceptible confirma ses soupçons.

La souple chevelure longue et blonde de Maléna fouetta la surface de l'arrière de la calèche.

En face, c'était sûrement la même espèce qui tentait de l'intimider.

En conséquence, Neven espéra pour le pactole qu'accompagnait la survie de son otage que la femme à l'arrière et son complice situés au niveau d'Árvakr étaient liés par un lien suffisamment fort...

Afin de ne pas laisser ses arrières sans protection, le blond se tenait maintenant debout, parallèle aux deux issues de la calèche.

Enfin, des pieds supplémentaires entrèrent dans la voiture.

Cependant, contrairement à ce que le kidnappeur d'Éléonore avait espéré, les quatre s'y précipitèrent en même temps.

L'homme n'ayant entre ses mains qu'une épée et un otage, il ne put esquiver à la fois Fany et Maléna.

Alors que la seconde se jetait sur le bras maintenant la princesse, l'autre abattit lourdement ses pieds longs et fins chaussés de bottes sur le fieffé gredin.

Dans la précipitation, et ne disposant que de très peu de temps pour agir et réfléchir, le chevronné meurtrier réussit seulement à lever son épée en l'air.

Cette dernière ne fit aucun dégât.

Puis, sous l'effet des coups de pieds de Fany, partiellement rejoints par ceux de sa benjamine, Neven ne put que s'avouer vaincu.

Il libéra malgré lui sa précieuse proie, tandis que sa sœur continuait de neutraliser l'indésirable.

Entre-temps, l'allure bienveillante, Maléna se présenta auprès de la protégée d'Einar - qu'elle ne connaissait pas - et d'Alistair - qu'elle avait hâte de rencontrer...

Parce qu'elle était jeune et qu'elle avait enfin en face d'elle une femme, qui plus est douce comme de la soie avec elle, et brutale avec son bourreau, Éléonore commença à lui faire confiance.

De toute manière, elle n'avait pas beaucoup le choix.

Toujours secouée par la mort d'Éloy, qu'elle conta à sa sauveuse, l'adolescente tenta d'ignorer la vue dans le coin de l'œil de Fany traînant Neven à l'extérieur.

Subitement, celle-ci réapparut.

L'épée à la main, elle la tendit - le pommeau en avant - vers sa nouvelle propriétaire.

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