Inunaki ~ Chapitre 17

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Elma roulait tranquillement dans sa confortable Ford Focus Titanium X Business couleur rouge lucid en luttant contre l'excès de fatigue auquel elle était sujette.

De retour après son repas de Noël ayant pris place chez ses grands-parents - elle avait dû malheureusement quitter leur maison avant tout le monde en raison de son travail - l'infirmière trentenaire sentait que le trajet risquait d'être bien trop long, au vu de son état de fatigue, jusqu'à ce qu'un mirage ne se matérialise juste devant ses yeux.

Roulant soudain beaucoup plus lentement, ce qui de toute manière ne risquait pas de déranger grand monde, au vu de la quasi absence de circulation environnante, elle plissa ses yeux exténués et découvrit avec stupeur ce qui manifestement s'avérait être un petit raccourci.

Le sentier était, il est vrai, peu élaboré - on s'était à peine donné la peine de repousser les branchages ayant un temps recouvert ce sol sablonneux et un peu givré - mais Elma pensa bien vite au temps de sommeil qu'elle pourrait gagner...

Elle ignorait à quel point ce détour allait lui faire gagner du temps, néanmoins elle sentait qu'elle devait l'emprunter.

Jetant un rapide coup d'œil aux alentours, elle mit soudain son clignotant puis s'engagea plein phares dans cette sombre forêt qu'elle bénissait

Ce qu'Elma avait horreur des longs trajets ! Infirmière libérale, elle passait déjà bien trop de temps à son goût à parcourir ces interminables routes de campagne.

La voilà donc en train de traverser ce sentier légèrement en pente, à peine assez large pour contenir sa berline.

Elle roulait prudemment, un peu inquiète tout de même. Comme tout un chacun, elle connaissait les dangers réels ou supposés inhérent aux bois.

Une bête sauvage, la découverte d'un cadavre - elle ne se trouvait pas là dans la forêt d'Aokigahara mais tout de même -, une panne de voiture...

Mais surtout, la jeune femme se sentait un tantinet en danger vis-à-vis d'un potentiel agresseur. À cette pensée, elle verrouilla bien vite la totalité des portes de sa Ford - coffre compris - ce qui la rasséréna un tant soit peu.

La nuit s'assombrissait de plus en plus, pourtant il était à peine dix-huit heures. Elma sentit enfin les prémices du regret pointer le bout de son nez dans son esprit.

Niant l'évidence, elle parvint à se convaincre de nouveau qu'emprunter cette voie officieuse au détriment des routes « normales » n'avait pas été une mauvaise idée.

« De toute manière, pensa-t-elle, il est trop tard pour retourner en arrière. »

Effectivement, il était impossible de faire demi-tour, et quasiment aussi facile de retourner de là où elle venait en procédant à une marche arrière.

Jetant un coup d'œil dans le rétroviseur intérieur de son véhicule afin de mieux appréhender l'inclinaison du chemin forestier qu'elle empruntait, Elma sentit son cœur jeune battre soudain à tout rompre dans sa poitrine.

C'était pire que ce qu'elle pensait, pire que ce qu'elle aurait pu imaginer.

Allongé de façon presque discrète sur le toit brillant de sa voiture achetée récemment, un homme visiblement allergique à la prise de douche laissait dépasser ses pieds et mollets de façon presque imperceptible à travers le pare-choc arrière de la berline.

Vantablack 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant