Ferdinand repéra immédiatement la plus grande de la fratrie. Comme sa maîtresse le lui avait indiqué, celle-ci possédait une longue cascade noire et soyeuse qui descendait par-delà sa taille fine, et, lorsqu'elle se retourna enfin, à l'instar de sa plus petite sœur, il découvrit ce teint aussi clair qu'un drap fraîchement blanchi par la lingère et ces lèvres d'un rouge carmin aussi vif que les rayons du soleil au cœur d'un après-midi d'été.
Hélas, le chasseur avait des ordres, et d'aussi loin qu'il se souvenait être soumis à Sloane d'Écosse, jamais l'idée de désobéir ne lui avait ne serait-ce qu'effleuré l'esprit.
De ce fait, il avança d'un pas menaçant vers la fratrie, puis se ravisa. En face, un chien féroce le guettait, prêt à bondir sur l'ennemi si le besoin immédiat apparaissait.
Il le savait pourtant, que la première femme d'Helori V possédait ce sale cabot. Néanmoins, il ne put abattre ce chien devant ses petits maîtres.
Après tout, la mort de leur mère ne remontait qu'à plusieurs mois, la blessure était probablement encore bien vive, bien sensible.
Abattre le bien mobilier le plus cher qu'ils avaient hérité de leur mère, en les circonstances actuelles n'était pas une bonne idée.
A priori, aucun ne connaissait l'existence de Ferdinand le chasseur, toutefois il ne pouvait prendre le risque que leur bête au flair affûté ne leur permette un jour de se venger...
Les enfants étant jusqu'à nouvel ordre dans l'impossibilité de revenir au logis, l'assassin changea de stratégie.
Pour cette fois, il les laisserait fuir.
Ça, c'était ce qu'il décida.
En effet, Eudoxie eut elle un tout autre projet :
- ATTAQUE ! lança-t-elle à Géryon qui n'attendait qu'un signal.Aussitôt, le dogue allemand bondit vélocement. Tandis qu'Éléonore et Blanche forcèrent les petits à tourner la tête et à poursuivre leur chemin en leur compagnie, Eudoxie veillait à ce que le travail canin soit fait correctement.
Jusqu'à ce qu'Éléonore et Blanche la rappellent à l'ordre.
- Et Géryon ? demanda-t-elle avant d'obéir.
- Laisse-le, lui intima Blanche. Il nous rejoindra après...
Eudoxie rejoignit donc sa petite troupe. Aucun des huit n'ayant petit-déjeuné, c'est tout naturellement qu'une flopée d'estomacs en pleine croissance se mit à rugir.
- Au moins Géryon lui a déjà mangé, remarqua Cléophée.
Stelyos l'interrogea quant au contenu du repas en question, mais aucune de ses sœurs n'eut la patience de le lui dire...
La décision avait été arrêtée quant au choix de l'itinéraire à emprunter. Blanche supposait qu'il fallait rester en leur royaume, mais surtout sous la terre, à l'abri de la mauvaise sorcière.
L'entrée se trouvait non loin de là. Cependant, Yuka rappela en bâillant que Géryon tardait à arriver.
- Si on profitait de son absence pour cueillir des baies ? proposa Arabella d'une petite voix.
La timide de la fratrie parlait peu, mais rarement pour ne rien dire d'intéressant.
Blanche acquiesça et les huit enfants se mirent alors à arpenter les buissons à la recherche des précieuses ressources.
- Pensez-bien à les prendre en hauteur, leur rappela Éléonore. En bas elles peuvent avoir été contaminées par du pipi de renard...
VOUS LISEZ
Vantablack 2
TerrorRecueil d'histoires sombres inspirées de : - contes - faits divers - légendes urbaines - mythes.