Blanche-Neige ~ Chapitre 37

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Comme il fallait s'y attendre, Neven échangea sa place avec un Mathieu aux yeux bouffis

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Comme il fallait s'y attendre, Neven échangea sa place avec un Mathieu aux yeux bouffis.

Même avec le feu de camp non loin du carrosse, il faisait quand même très froid.

Le voleur demanda à ses dernières trouvailles si l'envie de dormir les titillait, mais devant la passivité d'Éloy et la petit « non » d'Éléonore, il poussa finalement un soupir avant de confectionner de l'eau chaude.

Rien de bien compliqué : il y avait non loin d'ici un ruisseau où de l'eau sale mais récupérable attendait d'être consommée.

En utilisant le prétexte de se dégourdir les jambes pour se réchauffer, Mathieu les somma de le suivre afin qu'il refasse son stock d'eau dégueulasse.

Cette fois-là, Éléonore prit le bambin bourgeois dans ses bras.

Non seulement pour se réchauffer elle, mais surtout pour le réchauffer lui.

Le pauvre avait les lèvres tellement bleues qu'on aurait pu les penser maquillées.

D'une voix timide mais étrangement un peu ferme en même temps, l'adolescente le fit remarquer à Mathieu.

Heureusement pour eux deux qu'ils n'étaient pas à cet instant sous la garde du démon blond, car lui qu'aurait-il fait ?

Haussé les épaules ?

Ricané ?

Le seau rempli à ras-bord d'eau légèrement brune fut vite transporté jusqu'au feu avant que Mathieu n'ordonne au garçon de frotter ses petites mains l'une contre l'autre.

Presque collé au feu, où le breuvage sale dans son récipient se débarrassait de ses trop-plein de bactéries, restes d'urines et autres saletés, l'organisme de trois ans et deux mois tentait tant bien que mal de remonter sa température corporelle.

Le souci étant qu'en plus du caractère mordant pour tout humain normalement constitué de l'air ambiant de cette nuit d'hiver, les parents d'Éloy s'étaient toujours trop préoccupés du moindre danger auquel risquait d'être confronté leur fils.

Sans compter la maladie, le froid était de loin une des principales sources d'inquiétude de ces deux riches marchands d'épices et d'herbes aromatiques.

En conséquence, Éloy avait passé toute sa petite enfance couvert d'épaisses couches de vêtements à même d'empêcher son corps de se réchauffer par lui-même.

Curieusement, ses tuteurs ne s'étaient pas beaucoup préoccupé de sa sécurité le jour de ce passage dans ce trou perdu, où Neven leur avait volé leur carrosse, son contenu matériel et même leur enfant.

Sans compter le meurtre de leur cocher...

Les yeux biseautés regardaient l'enfant avec attention.

En aucun cas le petit ne devait lui claquer entre les doigts.

Il perdrait une somme folle, Neven lui en voudrait jusqu'à la mort et plus jamais un seul accord avec lui ne serait accompli.

Or, Mathieu adorait travailler avec le plus gros déchet que possédait la Décharge.

C'était bien plaisant d'avoir quelqu'un pour exécuter les taches les moins plaisantes, à même d'éveiller ce qui lui restait de conscience.

Sauf en cas de force majeure, jamais ce brigand ne tuait.

Son truc à lui, c'était d'user de sa discrétion paradoxalement notoire pour s'allier à bien plus féroce criminel que lui.

Lui volait et menait à bon port la marchandise, un voire plusieurs autres s'occupaient de faire le ménage afin de laver la bande organisée de tout soupçon.

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