Blanche-Neige ~ Chapitre 44

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Les cheveux châtain clair dénués d'éclat se tournèrent lorsque le son des pieds de Judicaël descendant de cheval se firent entendre par leur propriétaire.

Il savait qui était ce curieux enfant, la reine lui en avait vaguement parlé...

Ainsi ce fut avec froideur mais sans agressivité qu'il s'entretint rapidement avec une partie de la garde équestre du domaine royal.

Il devrait donc vivre quelques temps dans les bois, le temps que ce garnement lui ouvre la voie...

Judicaël récita tel un enfant normal - c'est-à-dire, qui se rendait à l'école - les étapes du plan organisé par la reine et ses gardes.

Pour le moment, seul un des enfants - Datila découvrit donc ce qu'il en était du petit dernier - était détenu par la reine.

Là, l'objectif était de neutraliser le plus de parasites du palais possibles.

L'assassin leur fit alors part de ses dernières déductions : a priori, trois d'entre eux se trouvaient déjà au sein du château du comte Einar de Varde, le vassal du roi dirigeant le comté voisin.

Judicaël parut déçu, mais surtout inquiet.

La position d'Eléonore et de son chien ne l'inquiétait guère, car il savait ces deux-là entre de bonnes mains, mais quid des trois autres sœurs ?

La discussion dura encore quelques temps, puis Judicaël fut jeté dans la nature, non sans que Datila et l'homme peu amène lui rappellent de veiller à faire régulièrement ses transmissions avec son associé.

Lançant un dernier regard en arrière vers le meurtrier avant de s'en aller, l'enfant de six ans démarra la suite de l'opération pour laquelle il se trouvait là.

Entrer dans la noble demeure d'un comte, accessoirement parrain de la légitime héritière jusqu'à il y a peu du trône du royaume, tout ceci en prétextant être un ami du seul frère de ladite héritière...

Avec sa frimousse certes maculée de noir mélangé à on ne savait quoi comme substances répugnantes et sa voix aiguë qu'il savait parfaitement rendre douce et mignonne, nul doute que Judicaël parviendrait sans problème au minimum à entrer dans ce beau château.

Le voilà donc gambader en direction de la frontière la plus proche, qui séparait le domaine royal de l'un de ses fiefs.

Poussant un soupir d'agacement - les prochains temps risquaient pour lui d'être bien longs et ennuyants - Datila chassa les protecteurs de la reine avant de retourner dans sa tanière.

Il entendit un troupeau de sabots faire demi-tour avant de trottiner, de façon de moins en moins audible.

Tout en somnolant au fin fond de sa grotte volée à il ne savait quels animaux morts dans l'attentat commis par Neven et Mathieu, il perçut alors cette fois-là de plus en plus distinctement une toute autre variété de pieds fouler le sol de la forêt.

Des pas humains.

L'oreille aux aguets, l'assassin sentit son cœur battre à tout rompre sous le coup de la soudaine excitation dont il était en proie.

Avant même qu'il ne sorte de son abri de fortune, Datila savait déjà que dehors, un homme ou une femme au corps chaud s'approchait.

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