La jeune femme tremblait de la tête aux pieds. La chaleur causée par la terreur qu'elle ressentait provoquait la désagréable coulée d'une sueur glacée tout le long de son dos. Elle n'osait même pas se racler la gorge, comme si faire le moins de bruit possible permettrait à son ravisseur d'oublier sa présence.
Et donc, qu'elle aurait une chance de lui échapper. Tout en gardant bien en tête, comme un CD dont le contenu tournerait en boucle dans son esprit, les derniers mots prononcés par l'étranger, elle ne pouvait pas s'empêcher de réfléchir à un moyen de fuir.
Pas la peine de tenter quoi que ce soit avec un piéton, un conducteur ou tout autre passager de l'une des voitures qu'ils croisaient sur la route : les vitres de la voiture de sport étaient complètement teintées, de l'extérieur on ne voyait que des vitres noires opaques.
Émilia avait bien pensé à ouvrir brusquement sa portière pour crier à l'aide, puis de se détacher et de quitter l'habitacle même si la voiture était en train d'avancer, néanmoins la crainte quant à la menace de l'arme blanche tua ses velléités. L'homme qui la conduisait elle ne savait où prenait grand soin de privilégier les petites routes, d'éviter les rues trop fréquentées.
Une partie de la kidnappée pensèrent que c'était la preuve même qu'il existait un moyen pour elle de s'en aller.
- Donne-moi ton téléphone, lui dit-il soudain.
La jeune femme gémit. Ses yeux clairs tant convoités par le psychopathe s'embuèrent alors de larmes de désespoir.Elle lui tendit l'objet sans le regarder. L'homme le prit, le mit sous son croupion étroit puis lui demanda cette fois de lui donner son sac. Au vu de la luxueuse sportive dans laquelle tous deux se trouvaient, la jeune femme se douta qu'il n'en avait pas après les maigres pièces et rares billets rangés dans la pochette.
Quoique, il pouvait s'agir d'une location... Subitement, en un éclair, un espoir fit surface dans l'esprit d'Émilia. Comme tout téléphone, le sien pouvait être localisé. Avec un peu de chance, quand son petit copain se rendrait compte qu'elle n'était toujours pas rentrée en fin de journée...
Ce qu'Émilia ne se risquait pas à penser, c'est qu'il était plus que probable que d'ici la fin de là, elle ne soit déjà plus en état d'être arrachée à son terrible sort. Pour survivre, elle s'accrocha donc à ce maigre espoir.
Jusqu'à ce que l'homme reprenne finalement son téléphone - à elle - dans la main et ne l'éclate contre le volant, la jeune femme avait cru en ce maigre optimisme. Elle pleura à l'instant où elle reçut à la figure et sur son corps une partie des morceaux de l'objet brisé.
Le trajet dura une éternité. Il faisait encore jour, Yalo craignait qu'un domestique ne soit encore présent en son immense demeure.
Par précaution, il fouilla dans le sac - il vida son contenu sur la banquette arrière tandis qu'Émilia et ses yeux larmoyants fixaient la splendide villa - puis, observant que nul autre objet électrique ne s'y trouvait, le chirurgien fou quitta l'habitacle en ordonnant à sa proie de l'attendre bien sagement. Il reviendrait plus tard.
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Vantablack 2
HorrorRecueil d'histoires sombres inspirées de : - contes - faits divers - légendes urbaines - mythes.