Inunaki ~ Chapitre 18

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Elma hurla dans l'habitacle. Ses yeux figés sur son coffre plus qu'éclairé ne pouvaient détacher leur regard de ces bouts de membres inférieurs humains.

Qu'est-ce qu'un homme faisait donc sur sa voiture ? Et pourquoi ne l'avait-elle ni entendu ni vu monter dessus ?

C'est alors qu'elle comprit. Elma s'était assoupie au volant.

Dans ce sens - et dans ce sens uniquement - il avait été judicieux de sa part de quitter la route pour emprunter ce mystérieux sentier.

Par sécurité car le chemin était très étroit, l'infirmière n'accéléra quasiment pas. Il ne manquerait plus que ça qu'elle plante sa voiture dans un arbre !

Là pour le coup, elle serait vraiment fichue. C'est alors qu'elle saisit alors son téléphone - toujours pas de GPS ni aucun réseau - avant de se mettre à geindre sous l'effet de l'angoisse.

Qu'allait-elle devenir ? Heureusement, pensa-t-elle un instant, elle n'avait pas d'enfant.

Elle avait bien tenté de procréer avec son ex compagnon de l'époque, un anesthésiste de l'hôpital dans lequel elle avait longuement travaillé.

Néanmoins, celui-ci avait eu la bonne idée de s'acoquiner de la secrétaire...

Là voilà donc seule de nouveau, à son compte certes, mais forcée de rouler du matin au soir, elle qui n'aimait qu'à peine prendre le volant.

Soudain, une lueur d'espoir apparut au loin, à quelques dizaines de mètres de ses yeux larmoyants.

Effectivement, une structure en métal de couleur noir, placée en hauteur au-dessus d'un portail rouillé de la même couleur, indiquait l'accès à une zone nommée Inunaki.

Juste en-dessous, une phrase assez longue indiquait une information d'une importance capitale à tout visiteur, toutefois l'inconscient de la métisse l'empêcha de lire le crucial avertissement.

Elle pénétra donc dans ce village sans foi ni droit, où une guerre opposait depuis de longues semaines déjà deux clans de cannibales.

Ce qu'elle n'aurait en aucun cas pu deviner, bien entendu. Après tout, ces choses-là ne se passaient que dans des films n'est-ce pas ?

Tout comme le fait d'avoir un type solidement accroché au toit de sa voiture, ça aussi c'était courant dans la vie réelle...

Elma pouvait voir avec horreur ses pieds et mollets crasseux, couverts de terre tel un sauvage ne disposant que d'un accès limité à de l'eau potable.

Elle entra donc dans Inunaki, où, à sa grande surprise, elle fut accueillie par deux voitures aux quatre pneus crevés.

L'espèce de zone d'accès étant assez large, elle parvint sans grande difficulté à contourner les véhicules avant de s'avancer vers ce qui ressemblait à une petite clairière.

Aucune route digne de ce nom ne se trouvait là. Roulant au pas, elle se perça bien vite elle-même les tympans lorsque sous ses yeux choqués et terrorisés, un trio peu commode sortit des buissons.

Une femme coiffée d'une queue-de-cheval tenait fermement un couteau à longue lame dans chacune de ses mains, tout en marchant aux côtés de deux hommes, eux armés respectivement d'une machette et d'un coutelas.

Le plus mince de ces deux derniers lui fit signe de s'arrêter, au moment où Elma constatait que tous trois avaient le visage maquillés de sang, à l'instar de leurs lames.

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