Chaource ~ Chapitre 1

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Chaource remonta vivement sur la berge

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Chaource remonta vivement sur la berge. Dans l'eau, Salers et Coutances agitaient leurs petites pattes roses dans le but de l'imiter.

Enfin, les trois rats s'étirèrent sur l'herbe éparse. Le soleil brillait haut dans le ciel, la chaleur qu'il dégageait vint rapidement à bout des frissons de froid qui secouaient légèrement les petits corps.

Bientôt, les rongeurs sentirent simultanément leurs trois petits estomacs crier famine. Coutances donna un petit coup de patte à Salers, son mâle, qui le lui rendit avant de faire passer le mot au troisième rat de Norvège.

Voilà comment trois rats bruns se retrouvèrent en file indienne à se promener en nageant tranquillement dans la Seine.

La matinée passa doucement. Bientôt, une multitude d'humains s'approchèrent dangereusement du fleuve. L'un d'eux, un grand blond aux cheveux épais noués en catogan, commença à retirer un à un ses vêtements coûteux, composés d'un costume trois pièces élégant assorti d'une paire de richelieus noirs accordée à sa tenue bleue et blanche.

Ayant pour objectif d'inaugurer les Jeux Olympiques, le président de la République plongea d'un bond dans l'eau aux reflets verdâtres. Il émergea soudain de l'eau, tournant la tête vers les journalistes qui le prirent aussitôt en photo.

Puis l'élu entreprit une brasse gracieuse, concentré sur les gestes répétitifs de ses muscles de manière à ignorer la petite voix de son esprit qui lui intimait, à chaque élan effectué dans le fleuve, de quitter l'eau immédiatement.

Sous le regard attentif de son public, que comptait également les trois rats bruns – qu'il dépassa au bout de quelques minutes – le président termina son itinéraire, avant de regagner la terre ferme sous les acclamations des journalistes, autres politiques et curieux.

Une seconde personne s'approcha timidement de la berge. Petite et rousse, les cheveux tout bouclés ruisselant en cascade sur son dos légèrement grassouillet, la ministre des Sports se préparait elle aussi à inaugurer les Jeux de Paris.

Retirant précautionneusement ses lunettes en écailles Gucci – qu'elle confia le temps de sa baignade à l'une de ses assistantes – elle retira son tailleur cousu main couleur gris perle.

Une fois vêtue uniquement d'un maillot de bain shorty une pièce, la petite ministre aux cheveux flamboyants lissa les trois bandes ornant l'une des faces latérales du vêtement de sport nautique.

S'approchant du rebord de la Seine, elle trempa à petits coups d'orteils aux ongles vernis la surface du fleuve à l'allure peu engageante.

A priori, l'eau avait été nettoyée, mais au vu des reflets colorés qu'elle possédait la ministre s'estimait – malgré sa fonction – en droit d'en douter... En outre, pas plus tard que la semaine dernière on avait retrouvé le cadavre, la chair détachée des os, d'un homme de passage dans la capitale.

Contrairement au chef de l'État, la fonctionnaire à la crinière rousse et bouclée, similaire à celle qu'arborait Rebelle dans le Disney éponyme, ne put retirer cette pensée de sa tête lorsque, à contrecœur, ses petits pieds blancs aux ongles d'un orange aussi vif que sa chevelure traversèrent la surface liquide.

Quelques instants plus tard, elle y engouffra l'entièreté de son mètre cinquante-sept, sous les applaudissements de la foule qui la motivèrent quelque peu.

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