Yalo posa délicatement le corps sans vie de la défunte Émilia. Il observa que Daniela ne pouvait quitter des yeux ce visage aux globes oculaires vides d'expression mais aux paupières grandes ouvertes. Nullement embarrassé par l'extraordinaire situation dans laquelle tous deux se trouvaient, il sentit enfin que la pièce était chargée de relents d'urine.
Malade mais loin d'être stupide, le jeune chirurgien se mordilla les lèvres. Il n'était pas traumatisé par la vaine tentative d'Émilia de s'échapper, néanmoins sa vigilance s'était nettement accrue. Fixant la femme attachée solidement au lit dégoûtant, il poussa un soupir avant de poser ses conditions.
Oui, Daniela était autorisée à aller uriner, mais avant cela, il allait refermer la porte de la salle-de-bains et surtout, la jeune femme effectuerait ses besoins la porte fermée, mais pas à clé. Daniela acquiesça d'un signe de tête. D'accord, elle irait faire pipi sans essayer de fuguer.
Yalo la prévint toutefois que si par hasard, l'envie de verrouiller la pièce et d'ouvrir la porte se faisait trop forte, elle connaîtrait le même sort qu'Émilia, la torture et la douleur en plus. D'après lui, la vendeuse n'avait que peu souffert. Sa mort avait soi-disant été douce et rapide, comme celle opérée suite à un sédatif.
Daniela trembla, mais assura qu'elle ne chercherait pas à quitter la salle où les toilettes tant attendues patientaient avant qu'elle s'asseye dessus. Rassuré, Yalo la détacha en prenant bien soin de lui rappeler en boucle la mort atroce et affreusement douloureuse qu'elle allait connaître si elle lui désobéissait.
Aussi tremblante qu'une feuille sur le sol d'une forêt en proie à un vent violent, Daniela fut conduite par le sociopathe jusqu'à la dernière pièce ayant contenue la femme endormie pour l'éternité à l'entrée de la cave. Comme convenu, elle laissa la porte accessible avant de se soulager.
Après quoi, elle tira la chasse d'eau, lava ses mains toujours aussi flageolantes puis ouvrit la porte de la pièce. Là, un Yalo triomphant la dévisagea de ses yeux emplis de folie, puis - dans un frisson d'horreur pour la pauvrette - il saisit Daniela par le bras avant de la ramener dans sa chambre toujours aussi parfumée.
« Il faudrait que je jette les draps », marmonna-t-il pour lui-même tandis qu'il faisait signe à la jeune femme toujours embaumée par ses propres mictions qu'elle pouvait s'asseoir sur le lit initialement amené ici pour Émilia.
Étrangement, ce petit périple d'hygiène avait créé une sorte de mini relation de confiance entre la ravisseur et sa victime. Soudain un peu plus sûre d'elle, l'infirmière osa lui demander si elle pouvait prendre une douche ainsi que se vêtir ensuite de vêtements propres. Surpris, le médecin se frappa le front du plat de la main.
Évidemment que Galatée devait se maintenir propre ! Comment ferait-il si celle-ci attrapait une quelconque infection à cause de ses mauvaises conditions de détention ? En conséquence, il ordonna à Daniela de le suivre - tout en laissant le cadavre livré à lui-même - afin de trouver de quoi remplacer sa tenue répugnante.
VOUS LISEZ
Vantablack 2
HorrorRecueil d'histoires sombres inspirées de : - contes - faits divers - légendes urbaines - mythes.