Vague à l'âme ~ Chapitre 4

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Dans un mélange d'étonnement et de colère, Terrence observa que le lit de la petite était désormais vide. Afin de vérifier cette mauvaise surprise, il alluma la lumière, cette dernière révélant au grand jour ce qu'il avait judicieusement deviné.

Furieux, le jeune homme se jeta sur les draps qu'il poignarda à de multiples reprises avant d'éventrer l'oreiller puis le matelas décoré d'Olaf et Elsa. Violemment, la bête féroce souleva ce dernier, pensant trouver la petite sous le sommier. Désormais enragé pour de bon, il laissa tomber celui-ci lorsqu'il s'aperçut avec amertume que la fillette avait réellement disparu.

Il passa la pièce au peigne fin : chaque recoin de son immense armoire remplie à ras bord de vêtements d'enfant fut auscultée par ses soins. Puis il dut se résoudre à accepter l'idée que la fillette ne se trouvait pas dans la chambre. Il n'avait pas remarqué le son de ses pieds fouler la surface des escaliers.

Avec un peu de chance, sa dernière parente encore vivante se cachait quelque part à l'étage... Tenant toujours avec fermeté son couteau ensanglanté à la main, l'amateur d'histoire, barbouillé de plasma et de globules rouges de la tête aux pieds se dirigea à l'extérieur de la pièce.

Il ne pensait pas la petite capable de se cacher auprès de l'un de ses proches morts. Le meurtrier visita alors en premier lieu la salle de bains puis les toilettes, et découvrit avec une stupeur mêlée de plaisir sadique que sa nièce ne s'était enfermée ni dans l'une ni dans l'autre des deux pièces.

Restaient alors les trois chambres : la sienne, éventuellement celle de son petit frère et celle de ses parents. La fenêtre de sa chambre Reine des Neiges étant restée fermée - comme toutes les autres de la maison - l'étudiant écarta d'office l'hypothèse d'une fuite à l'extérieur de sa part.

Faisant les cent pas dans le couloir, il releva un détail d'une certaine importance.

La porte de la chambre des adultes était ouverte. Or, l'assassin l'avait laissée ouverte même en la quittant. Ce dernier comprit alors que sa petite proie s'y était cachée, et cette fois-ci il ne fut pas déçu.

Recroquevillée contre le cadavre de sa mère, l'orpheline papillonna des yeux sous l'effet de la lumière lorsque l'ampoule suspendue au plafond s'éclaira. Elle était là, figée telle une statue, pleine de terreur et de désespoir. Elle se fichait presque qu'il la tue : de toute manière, à cet instant elle se doutait que sa petite vie vaille encore la peine d'être vécue.

Toute sa famille était morte, excepté son oncle, qui en était le tueur. Sa respiration s'accéléra légèrement lorsqu'elle surprit le bruit de ses pieds s'approcher. La fillette savait sa fin proche : sa dernière volonté était que sa mort fut rapide, si possible autant que celle de sa mère.

Ce qu'elle fut. Au moment où la pointe de l'arme toucha la gorge de la petite, qu'il écarta presque délicatement, elle hurla de toutes ses forces avant que ces dernières ne la quittent.

Plongé dans le regard joyeux et plein de vie des personnes qu'il avait le plus aimé au monde, Terrence sentit alors des larmes chaudes et salées couler le long de la peau rugueuse de ses joues malades, dopée à toute une série d'antipsychotiques.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 25, 2024 ⏰

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