Chapitre 1 : Commandant Pierce

1.9K 55 19
                                    

La musique en média est la musique que j'ai choisie comme trailer pour cette histoire. Bonne écoute, et bonne lecture !!!



Soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour devenir le vilain.

31 décembre 2013, 9h47.
Triskel, quartier général du SHIELD, Washington DC, Etats-Unis.
Maximilian Pierce.

La frontière entre le bien et le mal n'a jamais été assez distincte pour prétendre à son existence. Ceux qui croient en la binarité stricte d'un modèle de pensée aussi idéaliste refusent de faire face à cette douloureuse réalité. Ces mêmes personnes sont les premières à juger de ce qui est bien et de ce qui est mal ; mais comment faire la différence dans un monde où tout se mélange et se confond ? Lorsqu'un acte impardonnable est pardonné selon l'uniforme porté par le soldat et les arguments aiguisés de ses supérieurs, lorsqu'un assassin devient un héros, le mal s'habille de doux mensonges et sous sa robe de soie blanche, il se fait passer pour le bien. Dans de telles conditions, ces deux concepts n'ont plus aucun sens. Faire le bien, c'est faire le mal avec de bonnes intentions. Faire le mal, c'est n'avoir aucun argument assez solide pour colorer le noir en blanc. Bien que certaine de ce fait qui me semble irréfutable, je ne peux cesser de penser aux derniers mots de cet homme aux longs cheveux gris, le visage fatigué par la vieillesse, un regard bien doux posé sur son bourreau.

« Est-ce que tu es satisfaite de faire le mal ? »

Connerie. La satisfaction n'a rien à voir dans nos actions. De telles motivations individualistes, cet égoïsme dont fait preuve le grand héro, ne nous regardent pas. Nous œuvrons pour un monde meilleur, et nous n'avons pas peur d'employer tous les moyens existants en notre monde pour parvenir à nos fins. Le bien et le mal n'ont plus aucune valeur ; les deux sont bien trop pervertis par les pulsions humaines pour mériter que l'on y pose un regard. Retirant progressivement les gants de mon uniforme bleu marine, je tente de faire abstraction des conversations bruyantes des membres de mon unité. Mais ce n'est pas compté sur leur incapacité à se comporter comme des adultes calmes pour plus d'une minute. Soupirant longuement, je me tourne vers eux en leur lançant un regard menaçant ; non pas qu'une haine existe entre ces hommes et moi : je les adore. Mais avoir passé la nuit à courir après notre cible m'a terriblement fatiguée, et un mal de tête s'installe confortablement sur mon front, alors le bruit qu'ils font devient très rapidement insupportable.

« Eh, interpellais-je. »

Mon ton autoritaire a suffi à les calmer ; ils se taisent instantanément et attendent patiemment que je leur adresse la parole.

« Vous avez bien travaillé cette nuit, Strike, complimentais-je. Et même si je ne doute pas une seconde de votre envie d'aller décompresser dans un bar, vous avez plutôt intérêt à rentrer chez-vous pour vous reposer. Je vous rappelle que la soirée de l'organisation commence dans dix heures, et que c'est moins que le temps de sommeil dont certains d'entre vous ont besoin. Je vous préviens : si un seul d'entre vous ose ramener son cul dans un treillis dégueulasse, ou si vous osez vous pointer avec un manque de sommeil, ou pire, si vous arrivez en retard ! Je vous détruirais les organes génitaux jusqu'à en faire du jus de citrouille. Les dirigeants de chaque cellules seront présents ce soir, alors évitez de me faire honte. Rentrez chez-vous et reposez-vous. C'est compris ?

- Oui, commandant ! Répondent-ils en cœur.

- Il faut d'abord aller faire notre rapport, me rappelle Jack.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant