Chapitre 109 : Berlin

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Plusieurs heures plus tard.

Base principale des forces antiterroristes allemandes, Berlin, Allemagne.

Nous avons passé toute notre vie à fréquenter le monde des criminels. Nous avons passé toute notre vie à être du mauvais côté de la vitre teintée, et malgré la menace des lois et des politiques, nous avons toujours réussi à nous en sortir. Que nous le voulons ou non, nous sommes nés pour baigner dans ce monde, aussi cruel et intraitable soit-il. Nous sommes habitués à évoluer dans ce milieu hostile, à changer de peau plus souvent qu'une couleuvre. Ce n'est pas la première fois que nous sommes désignés comme de dangereux terroristes, et ce ne sera probablement pas la dernière. Ce qui change cette fois-ci, c'est que nous ne comptons pas laisser les Nations Unies détruire notre existence. Cette fois-ci, nous comptons nous battre pour notre liberté, peu importe la forme que le combat prendra. Nous ne les laisserons pas obtenir ce pouvoir qu'iels souhaitent posséder sur nos vies. Personne ne pourra nous enfermer dans une cage, nous menotter, nous ligoter, nous empêcher de nous mouvoir. Nous avons décidé d'être libres, et d'en venir aux mains si cela est nécessaire. C'est sans doute cela qui fait de nous des êtres bien plus dangereux que ce qu'iels imaginent. Nous brûlerons ce monde s'il le faut, et tous ses habitants, si cela peut nous permettre de vivre enfin en paix.

Si les Nations Unies veulent faire de moi leur bête noire, elles vont être servies.

Dans un geste parfaitement naturel, je cache mes cheveux à moitié teints dans une casquette de la CIA en approchant de l'entrée de la base des forces spéciales antiterroristes allemandes. Je glisse un badge sur le lecteur, offrant un doux sourire aux gardes du portail qui s'ouvre face à moi. Ces derniers me gratifient d'un signe de tête, jetant un regard au long manteau noir que je porte sur les épaules. Je les entends juger l'ouverture qui donne une vue sur ma cuisse droite, sans pour autant devenir irrespectueux. Lorsque j'approche des grandes portes en verre, les deux gardes armés vérifient mon pass avant de me laisser entrer. Un sourire mesquin se dessine sur mes lèvres lorsque je pénètre sur les lieux, aussi facilement qu'une lettre à la poste. Je m'aventure dans le couloir, le pas assuré, jetant un œil autour de moi. Je fais mine de vérifier quelque chose sur un porte-document en plastique bleu, m'approchant d'un agent qui arrive en sens inverse. Je le percute de l'épaule, me retournant pour m'excuser. Je glisse ma main sur le bras de l'homme, aussi enjôleuse que je le puisse.

« Excusez-moi, je suis tellement maladroite, ricanais-je.

- Ce n'est rien, madame. Faites attention à vous la prochaine fois. »

Je lui souris en me retournant, cachant son badge dans la manche de mon manteau. Puisqu'il se dirige vers la sortie, je sais qu'il n'en aura pas besoin avant un bout de temps. Lorsque je pénètre un couloir rempli d'agents en pleine conversation, grâce au badge volé, je retire ma casquette pour faire apparaître mes cheveux. Je la jette sur le côté, puis défais la sangle de mon long manteau. Je l'enlève et le laisse sur un fauteuil, me trouvant désormais vêtue d'une courte jupe crayon noire et d'un chemisier avec deux boutons d'ouverts. Je récupère la grosse paire de lunettes que je maintenais dans mon soutien-gorge pour la glisser sur mon nez, habillant mon visage d'une façon plutôt mignonne. D'un geste doux, je secoue mes cheveux afin de m'assurer que mes cheveux blancs ne soient pas visibles. Je rejoins toute une ribambelle de secrétaires en talons hauts, discutant ouvertement de sujets sensibles. Il n'est pas difficile de se glisser dans leur groupe en riant à leurs blagues, afin de subtiliser l'agenda de la secrétaire personnelle de l'agent Ross. J'imprime la page principale dans ma mémoire, puis m'éloigne en roulant des hanches. J'attrape un plateau de gobelets de cafés à destination des hauts gradés, puis m'aventure dans le grand couloir en verre. Je garde le dos droit mais fais mine d'être un peu maladroite, comme une petite jeunette à peine sortie de l'académie. D'un pas élégant, je m'approche d'un groupe d'hommes en costumes et leur propose de prendre un café. Me trouvant désormais dans la salle principale, je profite de pouvoir me mêler à la foule pour recueillir des informations et observer. Au centre de cette salle se trouve un grand bureau en verre, apparemment insonorisé ; Sam est installé sur l'un des fauteuils, jugeant du regard l'agent Ross qui leur parle calmement. Pendant son discours, Steve et Tony ne cessent de se lancer des regards défiants, comme deux coqs dans le même poulailler. Un sourire se dessine sur mes lèvres ; il ne sera pas difficile pour moi de me glisser dans cette salle.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant