Chapitre 107 : Terroristes recherchés

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 Nous ne sommes pas restés plus longtemps que nécessaire à la cérémonie, beaucoup trop mal à l'aise. D'une part, nous étions entourés d'inconnus qui ne faisaient que de nous zieuter sans retenue ; d'autre part, nous étions constamment interrompus dans notre conversation par de jolies jeunes femmes, anciennes agentes, qui reconnaissaient le visage du fils de l'Amérique. Elles ne venaient que pour lui faire des avances, ignorant royalement sa main posée contre ma taille. Si nous étions restés plus longtemps, il y aurait sans doute eu un enterrement de plus. Lorsque nous rentrons à l'hôtel, nous retrouvons Sam et Peter installés au bar à siroter du soda. Je m'assois près de Sam et commande un verre en soupirant lourdement. Steve prend place à côté de moi en jetant un œil derrière-lui. Il fronce les sourcils avant de me sourire tendrement, comme s'il tentait de me cacher quelque chose. Il n'est pas très doué pour ce genre de bêtise, à vrai dire. Je me retourne discrètement pour apercevoir la blonde de mes cauchemars discuter avec d'autres personnes. Je lève les yeux au ciel et me concentre sur la conversation des hommes qui m'entourent.

« Nous sommes presque officiellement tous au chômage, soupire Sam. L'heure de la signature des Accords approche à grands pas.

- Je devrais peut-être boire quelque chose de plus fort que du jus d'orange, pour fêter mes dernières minutes en tant que femme libre, blaguais-je.

- Ce ne seront pas les dernières, assure Steve. On trouvera un moyen pour arranger la situation. Il y a bien quelque chose que l'on puisse faire.

- Tout ce que je peux faire pour le moment, c'est changer d'identité et me cacher au Mexique pour les prochaines années. Je suis vraiment désolée, mais il est hors de question que j'accepte la négociation. Je ne me vois pas vivre des années enfermée dans le complexe, je finirais par dépérir d'ennui.

- Je suis d'accord avec toi, répond Steve. J'ai lu le bouquin, et honnêtement... il n'y a rien qui ne puisse réellement arranger ceux qui le signent. Même Tony aura des ennuis, il n'aura plus le droit d'expérimenter quoi que ce soit sans en informer les Nations Unies. Ce sera invivable, pour lui.

- Dans ce cas-là, j'imagine qu'on n'a plus qu'à attendre que le génie de l'équipe change d'avis, boude Peter. Ça risque d'être long. Mais ce n'est pas non plus comme si on avait déjà été libres un jour, n'est-ce pas, Maxie ? »

J'esquisse un léger sourire, triste de l'admettre. Il s'agit pourtant de la vérité. Lorsque nous fréquentons ne serait-ce qu'un quart de seconde les rangs d'Hydra, nous ne pouvons plus jamais être libres. Alors, lorsqu'on nait et grandit sous leur joug... les choses sont bien plus compliquées. Steve jette un œil à son téléphone vibrant contre le bar. Il s'agit d'un appel de Natasha ; il décroche et s'éloigne du bruit pour mieux l'entendre. Je soupire longuement et préviens d'une envie d'aller aux toilettes avant de partir. Je rejoins les toilettes communes près du bar, m'engageant dans la zone réservée aux femmes. Je constate que je suis seule dans la grande pièce, et pourtant, je ne me sens pas en sécurité. J'entre dans une cabine et retire mon manteau pour faire mon affaire. Une fois terminé, je tire la chasse et sors pour aller me laver les mains. Je sursaute de surprise lorsque je vois Sharon appuyée sur les lavabos, les mains dans les poches de sa veste noire. Je ne l'ai pas entendue arriver, et pourtant, je suis douée à ce genre de chose. Je l'ignore, approchant des lavabos. Je pose mon manteau sur une zone sèche et commence à me laver les mains, faisant comme si elle n'était pas là.

« Je n'arrive pas à croire que tu ais eu le culot de te montrer le jour de l'enterrement de ma tante, crache-t-elle.

- Je ne savais pas qu'elle faisait partie de ta famille, répondis-je. Toutes mes condoléances, ça ne doit pas être facile de perdre quelqu'un que l'on admire autant.

- Comment pourrais-tu le savoir... ? Tu es responsable de la mort de ton père, et de tous tes anciens amis. C'est qu'il n'y a sans doute personne d'autre que toi-même, que tu aimes en ce bas monde. »

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant