Chapitre 148 : Souvenirs et regrets

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17 novembre 2017.

Maison Rogers, près de New-York.

La tête encore dans le brouillard, je me penche en avant pour m'humidifier le visage d'un coup d'eau gelé. Surprise par la température que je pensais un peu plus élevée, j'écarquille les yeux et les cligne à plusieurs reprises avant de commencer à me frotter le visage. Je coupe l'eau du robinet dans un soupir, puis relève le visage pour regarder mon reflet dans le miroir. Bien que mon sommeil ait duré près de dix heures, on ne peut pas réellement dire qu'il ait été réparateur. Il arrive quelques fois que d'autres fantômes que le Soldat de l'Hiver viennent hanter mes nuits, et que les étreintes de Steve ne soient pas suffisantes pour les faire fuir. Ces cauchemars-là n'arrivent peut-être pas aussi fréquemment que les autres, cela n'empêche que leur intensité peut réduire ma bonne humeur à néant pour les trois prochaines semaines. Je repasse mon visage sous l'eau à plusieurs reprises pour essayer de me réveiller correctement, jusqu'à ce que mes joues m'appellent à arrêter de leur causer des irritations dues à la fraîcheur tranchante. Je prends le temps de prendre soin de moi en espérant que ça me permette de me sentir un peu mieux, puis enfile un pantalon vert foncé et un vieux pull en tricot pour ne pas rejoindre l'équipe en pyjama. Je glisse mon plus beau sourire sur mon visage et entreprend de quitter la salle de bain pour aller prendre le petit-déjeuner. Je descends les escaliers en sautillant, m'approchant joyeusement de la cuisine. J'y entends des murmures que je ne parviens pas à comprendre, me faisant froncer les sourcils. Je me demande ce que Steve et Sam peuvent bien se raconter de si confidentiel pour tenter de ne pas faire de bruit de la sorte. Lorsque je passe l'arche de la cuisine, Sam donne un coup contre l'épaule de Steve pour qu'il se taise ; un air innocent sur le visage, ils me sourissent pour me saluer.

« Bonjour, chérie, commence Steve.

- De quoi est-ce que vous parliez, tous les deux ? Demandais-je.

- De rien en particulier, ricane le blond. »

S'il y a bien une qualité que Steve ne possède pas, c'est celle de mentir. Je pourrais le sentir à des kilomètres à la ronde, avec ses oreilles rougies et son ridicule rire nerveux. Je croise les bras sous ma poitrine en le jugeant du regard, lui faisant comprendre que je ne crois pas un mot de ce qu'il est en train de me dire.

« On parlait de choses qui ne regardent pas les demoiselles, intervient Sam. Tu sais, ça arrive parfois, qu'on ne veuille pas forcément parler de certains trucs avec des femmes. C'est un peu gênant, dans certains cas.

- Steve, Sam. Vous savez absolument tout sur mon cycle menstruel comme si c'était le vôtre, alors je crois que je peux supporter vos trucs de mecs, vous savez. Pas besoin de faire des messes basses dans ma propre maison.

- Désolé, sourit Steve. On n'avait pas vraiment envie de te réveiller non plus, tu n'as pas bien dormi cette nuit.

- Hm. Ce n'est rien, je vais m'en remettre, souris-je. Je me sens déjà mieux, ne t'inquiète pas. Où est passée Natasha ?

- Oh, elle est sortie, répond Sam. Elle a dit qu'elle voulait passer un peu de temps seule aujourd'hui, elle avait l'air d'en avoir marre de supporter vos ébats à tous les deux.

- On n'est pas si bruyants que ça, me défendis-je. »

Steve grimace et acquiesce lentement en croisant les bras sous ses pectoraux, l'air de me dire que j'ai complètement tort. Je hausse les épaules et m'approche d'un plan de travail pour récupérer un verre.

« La maison est vieille, on devra sans doute revoir l'isolation, repris-je.

- Ce n'est pas une mauvaise idée, répond Steve. Ça pourra peut-être servir, à l'avenir. Mais si on fait ça, il faudra refaire la peinture.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant