Chapitre 64 : Cauchemars

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Le soir.

2h15.

Une vague de fraicheur inonde mon visage, m'obligeant à ouvrir les yeux. Le visage tourné vers le ciel, je cligne des yeux pour m'habituer à l'obscurité de la nuit, les sourcils froncés. De la neige tombe délicatement sur mon visage dans une douceur glaçante. J'observe la pleine lune, d'un joli rouge sang. Je me redresse doucement, allongée dans l'épaisse poudreuse rosée par la lumière de la lune. Les rayons écarlates m'offrent un paysage des plus tendres malgré la fraîcheur glaçante de ce lieu. Je jette un regard à mes mains. Pourquoi je ne porte pas de gant dans un froid pareil ? Je ne suis vêtue que de mon pyjama habituel ; un short noir à liserés blancs sur les bords et un débardeur bleu confortable. Je porte mes mains contre mes épaules. Une douce chaleur émane de ma peau, contrastant avec l'idée de froid de la neige sous mes fesses. Je finis par me lever, regardant autour de moi. Je suis dans une plaine enneigée, non loin d'un amas d'arbres. Entre eux, je peux apercevoir des loups qui guettent les alentours. Bien que leur présence ne soit pas réconfortante, je ne me sens pas menacée. J'ai l'impression de me trouver dans un cocon confortable. Pourtant... je ne sais pas vraiment où je me trouve, ni même ce que je fais ici. En revanche, rester ne me dérange pas tant que ça. C'est joli.

« Ce n'est pas plus joli que toi. »

Un sursaut m'échappe à l'entente de cette grave voix dans mon dos. Je me retourne, surprise de lui faire face. Cependant, je ne bouge pas d'un iota. Lui n'hésite pas à m'approcher, vêtu de son uniforme habituel. Les rayons de la lune reflètent dans ses iris d'acier, illuminant le manque de vie qui y habite. Lorsqu'il se penche légèrement sur le côté dans sa marche, les rayons rouges reflètent l'étoile de la même couleur se trouvant sur son bras métallique.

« Je ne pensais pas que je tu m'inviterais à venir ici, continue-t-il. C'est le plus beau paysage que j'ai pu voir de toute ma vie, mais... »

Il tend sa main de chair vers mon visage, prenant mon menton entre ses doigts. Je n'ose pas bouger.

« ...rien de comparable à tes yeux.

- Qu'est-ce que tu fais ici, Bucky ? »

Il fronce les sourcils et s'empare de ma mâchoire. Il la serre sans trop me blesser, bien que la lueur dans son regard ait changée. Il est bien plus menaçant que tantôt, me paralysant sur place.

« Je suis venu terminer ce que j'ai commencé.

- Ce n'est pourtant pas ton genre de terminer ce que tu commences, me moquais-je.

- Si seulement c'était un peu plus amusant de danser avec toi. Mais comment ça pourrait l'être ? »

De son autre main, il caresse délicatement mon bras couvert de marques. Je déglutis sous son sourire machiavélique.

« Personne ne voudra plus jamais de toi.

- Ferme-la, rageais-je. Tout ça... tout ça, c'est de ta faute.

- Non, c'est de ta faute à toi, s'énerve-t-il. Tout cela ne serait pas arrivé si tu n'avais pas été assez idiote pour tomber pour moi. Tu m'as piégé à l'instant même où ton cœur m'a choisi.

- Je n'ai jamais voulu te faire de mal, Bucky.

- Moi, j'ai vraiment envie de te faire mal. »

Il attrape un couteau sans me lâcher la mâchoire. Terrifiée, je tente de me débattre. Il me laisse en souriant, alors que je commence à courir vers la forêt.

« C'est ça... cours, petit lapin... murmure-t-il. Comme si tu pouvais m'échapper... »

Je ne me retourne pas, le cœur battant la chamade. Cependant, j'ai l'impression de ne pas parvenir à m'éloigner de lui malgré mes efforts. Je trébuche bêtement, incapable de ramper au sol. Un pied de chaque côté de mon corps, Bucky s'accroupi pour m'obliger à lui faire face. Son couteau tombe une première fois.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant