How Villains Are Made - MARVEL

Chapitre 58 : Le Palais des Désirs -pt.3

Lorsque nous sommes revenus au bâtiment, j'ai repris mes allures de petite fille triste pour tenter de toucher le cœur de Conrad. Il a d'abord annoncé à toutes les filles que j'étais la nouvelle capitaine des gardes, et qu'elles devaient respecter mes ordres comme s'ils venaient de lui. Puis, il a fait une leçon de morale sur la vérité, suite à quoi les gardes ont acquiescé que j'avais raison sans même connaître ma version de l'histoire. Elles ont plaidé leur cause en appuyant la peur qu'elles vouaient à Tara, qui était la plus douée d'elles toutes en manipulation. Malheureusement pour elle, j'ai été élevée dans les rangs d'Hydra. Ce n'est pas une pauvre petite garde qui pourrait rivaliser avec mes talents.

Lorsque le calme est retombé, j'ai commencé à agir comme si de rien n'était. J'ai profité de mon grade pour interdire la violence gratuite sur ces pauvres innocentes. J'ai prétexté qu'elles ne seraient pas facilement vendues si elles étaient blessées, et qu'elles rapporteraient moins d'argent au Maître si elles étaient dans un mauvais état. Elles ont trouvé l'argument suffisant, puisque bien que les insultes continuent, les mains ne se lèvent plus. Le peu de temps que j'ai pu passer avec les otages était sous la surveillance constante de Conrad, qui nous observait depuis le balcon. Je souhaitais ardemment leur murmurer quelques paroles rassurantes à l'oreille, mais je n'en étais pas encore capable. Si elles voulaient voir la liberté, elles allaient devoir attendre quelques heures de plus.

Le soir venu, après que toutes les filles se soient couchées, les gardes se retrouvent dans un grand salon principalement meublé de canapés et de meubles anciens. L'une d'elles rejoint un grand meuble et attrape une bouteille de rhum en soupirant. Je croise les bras sous ma poitrine et regarde les alentours.

« Est-ce que le Maître accepte que nous soyons ici ? Demandais-je.

- Bien sûr, me répond Millie. Cette salle nous est entièrement réservée. Nous y passons la plupart de nos soirées, entre nous. Le Maître ne vient jamais ici. Il tient à ce que nous ayons un peu d'intimité.

- On dirait qu'il nous traite bien, souris-je.

- En effet. Tout dépend de ce qu'on peut lui apporter... Personnellement, je trouve qu'il est plutôt doué pour faire des câlins.

- Quoi ?! Il te fait des câlins, à toi ?! Tu veux dire, de vrais câlins ?!

- Bien sûr, de vrais câlins ! »

Je me frotte l'arête du nez, écœurée de leur conversation. Je soupire longuement et tape des mains pour attirer leur attention. Je passe une main dans mes cheveux et affiche un air faussement timide.

« Hm... je sais que nous ne sommes pas vraiment parties du bon pieds, toutes ensembles... Mais j'aimerais beaucoup me faire pardonner. Je me disais que je pourrais vous préparer un genre de cocktail d'amitié... ?

- Oh, heu... Si tu y tiens. Il y a beaucoup de choses derrière le bar, là-bas. Impressionne-nous. »

Je sautille et rejoins l'arrière du bar. Il y a quelques années, alors que j'entrais à peine dans les rangs en tant que soldat, j'ai été envoyée pour une mission d'infiltration. Je devais m'assurer d'éliminer tous les invités d'une soirée mondaine, tout en étant barmaid. J'ai donc appris des mélanges qui pouvaient être potentiellement mortels, lorsqu'on les ajoute avec une substance qu'on trouve assez facilement sur les îles d'Hawaii. Je m'en suis procuré une certaine dose en arrivant ; je pensais l'utiliser sur Conrad. Mais il me semble que ce serait plus pratique de l'utiliser sur une troupe de femmes que je ne pourrais pas abattre en peu de temps sans attirer l'attention du Connard. Je mélange entièrement les cocktails et le poison, puis distribue des verres à mes collègues. Elles me remercient, puis portent un toast à leur nouvelle capitaine. Je ris nerveusement lorsqu'elles boivent toutes leurs verres d'une traite. Il n'aura fallu qu'une petite trentaine de secondes pour qu'elles s'endorment toutes comme des pierres. Je soupire lourdement et attrape mon téléphone.