Chapitre 12 : Plan d'espionnage

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Le lendemain.

Triskel, Washington DC.

Suite à ma conversation avec Ilian, nous avons convenu de sa disparition mystérieuse pour ne pas m'attirer de problème face à leur survie – qui est probablement provisoire. Visiblement dépourvu de patience, le groupe a choisi de continuer à avancer dans l'ombre en prenant la mort comme un avantage pour ne jamais plus être retrouvés, et ainsi agir à sa guise sans attirer les regards sur lui. Sous cet accord, je suis rentrée en compagnie d'un James bien différent de celui que je connaissais jusque-là. Après s'être plaint d'un mal de tête insupportable, il a fini par s'endormir assez profondément pour que son sommeil dur plus longtemps qu'à son habitude. Lorsque je suis partie pour le Triskel ce matin, il ronflait encore paisiblement malgré une fièvre qui le faisait trembler dans son inconscience. J'aurais préféré rester à ses côtés afin de veiller sur lui, mais il fallait impérativement que je rende une visite impromptue à mon père au plus tôt.

Les propos d'Ilian ont résonné dans mon esprit toute la nuit. A plusieurs reprises, j'ai réécouté l'enregistrement audio qu'il m'a fourni, me penchant sur le moindre petit détail qui pourrait m'indiquer sa non-authenticité. Malheureusement, je n'ai rien trouvé qui clochait : tout correspond pour affirmer que ces paroles ont bien été prononcées par mon père, pendant un appel auprès de l'un des rares généraux encore de son côté. Mais pour m'assurer que ces mots étaient bien les siens et provenaient immédiatement de ses pensées, j'ai besoin de l'entendre les prononcer une seconde fois. Alors, là, j'aurais la certitude de la véracité de la situation, et je pourrais me faire une réelle idée des projets de mon père.

Lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent, je tombe nez-à-nez – ou plutôt nez-à-pectoraux – avec un ami que je connais depuis bien longtemps. Levant le visage vers mon vis-à-vis, je croise le regard brun des plus agacés de Brock. Il semble habité par une colère qui s'évapore en entrant en contact avec mes iris bleutés. D'un doux sourire, il se décale pour me laisser sortir de l'ascenseur et bloque les portes de la main droite pour avoir un instant en ma compagnie.

« Bonjour, salut-il.

- Bonjour, souris-je.

- Je croyais que tu devais rester chez-toi pour te reposer, cette semaine. Il y a un problème, pour que tu sois venue voir ton père ?

- Je pourrais en juger une fois que je serais sortie de son bureau, répondis-je. Réunis l'équipe dans notre salle, d'ici trente minutes.

- Entendu. A tout à l'heure. »

Je lui souris une dernière fois avant de m'avancer dans le couloir. Ne changeant pas mes habitudes tant détestées par mon père, je frappe à la porte de son bureau et l'ouvre sans attendre de réponse de sa part. Lorsque son visage tiré par la vieillesse se tourne vers moi, je lui affiche une moue des plus douces pour le laisser ignorer cette légère colère qui est récemment née en moi. Il se détend quelque peu, puis me fait signe d'avancer dans son bureau.

« Je ne m'attendais pas à ce que tu me rendes visite, Maximilian, commence-t-il. Est-ce que tout va bien ? Tout s'est bien passé, hier soir ?

- Je suis désolée de te prendre au dépourvu. J'ai malencontreusement cassé mon téléphone pendant la mission d'hier soir, alors je suis venue pour te faire mon rapport en personne. Il y a beaucoup à te raconter, la mission ne s'est pas passée comme prévu. »

Je m'avance vers son bureau et m'affale sur l'un des fauteuils. Il fronce les sourcils et s'installe face à moi, les coudes appuyés sur le meuble de verre, les doigts croisés sous son menton. Je décide d'attaquer par le premier point sans plus tarder.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant