Chapitre 21 : Je sais ce qui me reste à faire

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            Mon arrivée au Triskel n'a pas manqué d'attirer l'attention de plus d'un agent, et l'angoisse visible sur le visage de quelques secrétaires me laisse croire que j'ai déboulé avec un peu plus de violence que ce que j'imaginais. Me dirigeant droit vers l'ascenseur, les quelques hommes installés à l'intérieur me lancent un regard interrogatif alors que j'en passe la porte. Découvrir des collègues agacés au point que de la fumée pourrait sortir de leurs cerveaux est une habitude que nous avons tous prise, ici. Mais il semblerait qu'il reste deux ou trois nouveaux qui n'ont toujours pas compris qu'il s'agissait d'une coutume d'être énervé en tant qu'agent de terrain. Si je voulais effacer le cliché du soldat brutal et impulsif, je devais repasser l'examen. Et ça, mes collègues le savent très bien.

« Commandant Maximilian Pierce, niveau huit, indique l'ascenseur.

- Bureau du secrétaire de la défense, ordonnais-je.

- Validé. »

Le ton que j'ai employé fut suffisamment éloquent pour faire comprendre à mes camarades de trajet que mon humeur massacrante pouvait être une menace à leur vie. Ils n'ont pas réfléchi plus longtemps avant de sortir de l'ascenseur, me laissant faire le trajet seule jusqu'à l'étage que j'ai demandé. Une fois les portes rouvertes, je me dirige d'un pas rageur vers le bureau de mon père. Fracassant les portes d'un grand coup de pied, j'ignore la surprise trouvée sur le visage d'Alexander pour foncer vers son bureau. Je claque son jeu de clef sur le meuble, le regard assez meurtrier pour brûler les atomes qui nous séparent.

« Je crois que tu as oublié quelque chose en venant chez-moi, m'énervais-je.

- Maximilian, je te conseille de changer immédiatement de ton avec moi, rage-t-il. Je suis ton père, alors montre-moi le respect que je mérite.

- Je n'ai aucun respect à avoir envers un homme qui prétend m'aimer, et qui a débarqué dans mon appartement pour me voler. De tous les êtres humains sur Terre, tu es le dernier que je pensais capable de me trahir.

- Te trahir ?

- Tu aurais pu m'appeler ! Tu aurais pu me le demander ! Pourquoi est-ce que tu ne l'as pas fait !?

- Parce que tu aurais refusé, dit-il calmement. Je suis désolé d'avoir oublié mes clefs sur ta porte, et je te remercie de me les avoir ramenées. Maintenant, si tu veux bien, j'ai une réunion qui commence dans une heure et je dois me préparer.

- Va te faire foutre, avec ta réunion ! Où est James ? »

Les sourcils froncés, Alexander se lève de son siège pour prendre quelques distances. Il m'observe de loin, ce qui ne manque pas de m'agacer au plus haut point. Croisant les bras contre son torse, il prend un air des plus sérieux.

« Comment tu te sens, Maximilian ? Demande-t-il. »

La rage me monte au cœur alors qu'il ose me poser une telle question, après ce qu'il m'a fait. Mes tempes battent si fort que j'en perds presque ma capacité auditive, incapable de n'entendre autre chose que mes battements de cœur puissants et irréguliers. Le sang me brûle les veines au point que mes muscles agissent d'eux-mêmes, me donnant des spasmes au fur et à mesure que mon envie de lui trancher la gorge avec mes ongles augmente. Ce n'est cependant pas un regard effrayé que je rencontre, mais un regard inquiet et paternel.

« Réponds-moi, ordonne-t-il plus calmement. Maximilian... qu'est-ce que tu ressens... ?

- Je suis en colère, ça ne se voit pas ?! Hurlais-je.

- Quand est la dernière fois que tu as rendu visite au docteur Chang ? Quand est la dernière fois que tu as fait vérifier ton implant ? »

Mon implant. Instinctivement, je pose ma main gauche sur mon biceps droit, la gorge nouée. Je soupire longuement en fronçant les sourcils, réfléchissant à la situation. Je n'ai pas vu le docteur Chang depuis huit mois ; je suis sensé le revoir tous les trois mois pour une visite de contrôle. Faisant un pas vers moi, Alexander prend le risque de tendre son bras en ma direction.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant