Chapitre 5 : Danger

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            Les quelques mots que j'ai prononcés ce soir ne semblent pas vouloir atteindre le cœur de mon père dans les mêmes circonstances que le cœur des autres agents présents. Ovationnée et applaudie de tous, seul Alexander affiche une mine déconfite et agacée de mes promesses. Je remercie la foule d'un signe de la main et d'un doux sourire, m'éloignant aux côtés de James pour laisser le dirigeant de la cellule allemande prendre le relai pour, à son tour, nous annoncer que son fils prendrait la relève l'an prochain. Je profite de la foule et de l'attention que mon père porte aux discours des autres dirigeants pour tirer James dans un lieu où je pourrais lui parler sans que qui que ce soit ne puisse l'entendre.

« Je ne suis pas certaine d'avoir bien compris les paroles de Peter, mais il a sous-entendu que mon père et moi étions en danger ce soir, lui appris-je.

- S'il veut s'en prendre à toi, il devra d'abord s'en prendre à moi, menace-t-il.

- Il n'a pas l'air de vouloir réellement s'en prendre à moi, soufflais-je. Il a plutôt parlé de dégâts collatéraux, du fait que je me trouvais dans la ligne de mire d'un tireur sans en être la cible.

- Dans ce cas, il faut que tu restes éloignée de ton père.

- James...

- C'est toi que je dois protéger, rappelle-t-il. Pas lui. Et je dois obéir aux ordres, quoi qu'il en coûte. Ce qui signifie que peu importe ce qui peut arriver aux autres, je dois veiller sur toi. »

Je soupire et tourne la tête, fouillant la salle du regard. Ne trouvant cependant pas la cible de mon regard, je me tourne de nouveau vers James en fronçant les sourcils. Je comprends son dévouement à sa mission, mais ne supporte pas l'idée qu'il puisse mettre sa vie en jeu comme un simple pion sur l'échiquier de mon père. Si quelque chose arrive ce soir, je sais que James fera tout ce dont il est capable pour me protéger. Mais qui le protègerait, lui ?

« Maxie... ? Appelle-t-il. »

Je lève les yeux vers les siens, rencontrant une angoisse grandissante dans ses iris bleutés. Mon regard s'adoucie, et dans un soupir de décontraction, je tends la main vers la sienne tout en prenant garde que personne ne puisse voir ce geste. Je meurs d'envie de fondre dans ses bras... Je ferme les yeux un instant, baissant la tête et me pinçant les lèvres, espérant faire passer cette frustration agaçante.

« Ton père comprendrait ton départ si tu lui confectionne une excuse assez aiguisée, me rappelle James. Maintenant qu'il a fait son annonce et que tout le monde a pu voir que je te protégeais, le Chef a eu ce qu'il voulait. Il peut bien se passer de ta présence pour le reste de la soirée, si tu préfères rentrer.

- Je ne peux pas partir maintenant, déclarais-je. Minuit n'est pas encore passé, et je suis censée avoir une conversation avec Czeslaw avant mon départ ; je lui ai promis. Il a dit qu'il avait quelque chose de très important à me dire. Et puis... Je suis intriguée par les paroles de Peter.

- Depuis qu'il s'est éloigné de toi, je ne l'ai pas revu dans la salle. Ça ne présage rien de bon, après les menaces posées sur la vie de ton père.

- C'est une soirée mondaine, la présence de tant de personnes importantes empêche une quelconque attaque, rappelais-je. Il y a tellement de gardes... Ce serait insensé de faire feu ici, une véritable mission suicide. Et puis, personne ne peut entrer ici en possédant une arme.

- Sauf la garde, rappelle-t-il à son tour. »

Il est vrai que James est entré armé, et que personne n'a tenté de l'arrêter ; son uniforme laisse comprendre son rôle lors de cette soirée, et c'est également le cas pour les centaines d'agents encerclant le bâtiment. James attrape ma main un peu plus fermement avant de ne me tirer vers lui, me surprenant dans ma réflexion.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant