How Villains Are Made - MARVEL

Chapitre 103 : Silence brisé

Dix minutes plus tard.

Salle de réunion numéro 3, base des Avengers.

Steven Rogers.

Dire que nous sommes étonnés de l'intervention soudaine du secrétaire d'Etat serait un mensonge. Nous nous attendions à ce que quelqu'un finisse par venir nous accabler de reproches, nous ne savions seulement pas quand est-ce que cela arriverait. Nous attendons patiemment que le secrétaire d'Etat nous rejoigne dans la salle, visiblement occupé par une conversation privée avec Stark. Lorsqu'ils daignent enfin nous rejoindre, l'homme aux cheveux gris nous regarde les uns après les autres avec un faux sourire sur le visage. Je remarque aisément qu'il vérifie la présence de tous les membres de l'équipe, nous comptant un par un. Il se poste au bout de la table, près de l'écran, et pose ses doigts sur le meuble en fronçant les sourcils, toujours avec ce sourire hypocrite sur le visage.

« Il semblerait qu'il manquerait un membre de votre équipe, signale-t-il.

- Ghost ne pourra pas être présente, informais-je. Elle a malheureusement fait une chute à l'entraînement, elle a besoin de se reposer. »

Natasha me lance un regard rempli de reproches, auquel je tente de ne pas répondre. Je sais que je ne suis pas le plus doué d'entre nous pour mentir, mais il fallait bien que quelqu'un se lance pour la couvrir. Peter croise les bras sur son torse en s'enfonçant dans son siège, le regard jugeant le vieil homme venu nous punir. Je suis persuadé que Maximilian aurait elle aussi cette allure désinvolte si elle devait être présente.

« Eh bien, j'espère pouvoir la rencontrer à un autre moment dans ce cas, répond le secrétaire. Permettez-moi de commencer. »

Même si nous ne lui permettions pas, il ne se gênerait de toute façon pas. Je tente de garder une allure détendue, observant les membres de l'équipe. Natasha tape nerveusement du pied sous la table, et le regard de Wanda en dit long sur la culpabilité qu'elle ressent. J'espère sincèrement que cette conversation ne va pas empirer la situation.

« Comme vous le savez sans doute, cinq réunions du comité de défense internationale ont eu lieu depuis les évènements de Lagos. Je suis donc venu vous annoncer ce qui a été décidé pendant la dernière cession. Mais laissez-moi d'abord vous raconter une histoire. Il y a cinq ans, j'ai eu une crise cardiaque. Je suis tombé comme une masse au milieu de mon back-swing. Mais ça restera quand même l'un des meilleurs parcours de ma vie, puisqu'à l'issu d'une opération qui a duré près de treize heures et un triple pontage, j'ai appris une chose élémentaire que je n'avais pas apprise en quarante ans sous les drapeaux. J'ai appris à relativiser. Il est indéniable que notre monde a une immense dette envers les Avengers. C'est certain. Vous nous défendez, vous vous battez pour nous, au péril de vos vies. Et pourtant, si pour l'opinion publique vous êtes des héros... certains emploient plutôt le mot justicier.

- Et vous, quel mot choisiriez-vous, monsieur le secrétaire d'Etat ? Demande Natasha.

- L'adjectif dangereux. »

Je ne suis pas certain qu'on soit tous sur la même longueur d'onde. S'il souhaitait nous insulter et nous mettre sur les nerfs, il a réussi son coup. J'imagine déjà la tête que fera Max lorsque je lui raconterais cette partie de la réunion. Peut-être même que je devrais la retenir de monter au pentagone pour aller s'en prendre à lui. Même si sa présence me manque, je ne peux nier être rassuré qu'elle ne soit pas dans les parages. Si elle devait entendre cette conversation, elle perdrait sans aucun doute son calme.

« Comment qualifier autrement un groupe d'individus optimisés, qui, alors qu'ils sont basés aux Etats-Unis, s'autorisent à systématiquement ignorer les frontières, et d'imposer leur volonté quand il leur plaît et où bon leur semble ?