Chapitre 106 : Londres

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Trois jours plus tard.

Hôtel à Londres, Angleterre.

Je ne me suis jamais vraiment sentie à l'aise dans les regroupements sociaux. Je me suis toujours sentie contrainte de me glisser dans la peau de quelqu'un d'autre, afin de plaire autant que possible aux personnes que je m'apprêtais à rencontrer. Je me contentais de jouer un rôle, afin de répondre aux attentes d'autrui. Plus particulièrement lors de funérailles. Bien que je ne sois pas entièrement dénuée d'émotions, je n'ai jamais réussi à verser une larme lors de ce genre de cérémonie. Je ne me sens pas à ma place dans ce genre d'évènements, trop mal à l'aise à l'idée d'être jugée de ne pas être capable de pleurer, même lorsqu'il s'agit de l'enterrement de ma mère ou de ma meilleure amie d'enfance. Contrairement à ce que mon entourage pensait, je n'étais pas indifférente à leur disparition. J'étais simplement incapable d'avouer au monde entier que j'en étais affectée. Mais cette fois-ci est différente.

« Maximilian, est-ce que tu es prête ? Demande Peter.

- Oui, j'arrive dans une minute, répondis-je. »

Je jette un dernier regard à mon reflet, ajustant la ceinture de mon long manteau noir. Je serre la mâchoire en vérifiant ma coiffure et l'état de mon maquillage. Cette fois-ci est différente, parce que la situation est bien pire que toutes celles que j'ai pu vivre dans ce genre de contexte. Je me sens réellement complètement indifférente. Je n'ai aucune émotion à cacher, parce que je n'en ressens aucune. Peut-être tout simplement parce que je ne la connaissais pas, et que je n'avais aucune attache envers elle. Je suppose que je ne peux pas m'en vouloir de ne rien ressentir pour quelqu'un qui m'est entièrement inconnu. Et pourtant, le simple fait d'avoir l'estomac creux me met réellement mal à l'aise. Je soupire longuement et sors de la petite chambre pour trouver le salon. Au vu des récents évènements, ce sont sans aucun doute mes dernières heures en tant que femme libre ; et je vais les passer à tenir la main de mon petit-ami pour l'aider à supporter la mort de son ex petite-amie. Assis sur le canapé, Sam me lance un regard et m'offre un sourire en coin. Je l'ignore de moitié pour m'approcher de Steve et l'aider à fermer le haut de sa chemise.

« Comment tu te sens ? Demandais-je.

- Pour le moment, ça va aller, répond-t-il. Est-ce que tu es certaine que ça ira pour toi ? Tu risques d'être seule pendant un moment, le temps que... enfin...

- Ça ne me dérange pas. Ne pense pas à moi pour le moment, d'accord ?

- Ça... ça risque d'être compliqué, ricane-t-il.

- Ce que je veux te dire, c'est qu'aujourd'hui, tu n'as pas le droit de t'inquiéter pour moi. Allez, on risque d'être en retard. »

Il acquiesce et prend les clefs de la voiture que nous avons emprunté à notre arrivée. Bien qu'ils soient venus avec nous, Sam et Peter ne nous accompagnent pas à l'enterrement. Chaque invité ne pouvait venir qu'avec une seule personne, et je doute fortement que Peter soit resté tranquille pendant plus de cinq minutes. Il est doué pour effectuer des choses inappropriées dans les pires moments possibles. Les deux hommes restent donc à l'hôtel, attendant patiemment notre retour.

Le trajet jusqu'à l'église ne fut pas très long. Lorsque nous y arrivons, Steve m'embrasse furtivement avant de rejoindre l'organisateur principal de la cérémonie. Au vu de leur relation passée, Steve était sans aucun doute la personne qu'elle aimait le plus en ce monde, ce qui explique pourquoi l'organisateur lui a demandé de faire partie des six porteurs. Je me glisse silencieusement dans la salle, sous le regard de quelques curieux. Je me contente de garder les yeux rivés devant moi, les mains cachées dans les poches de mon manteau. Je vais m'assoir à l'avant, juste à côté de la place de Steve, et attends patiemment que les évènements se produisent. La cérémonie commence huit minutes après notre arrivée. Tout d'abord, une jolie musique à l'orgue retentie dans l'église, puis le cercueil de Peggy est apporté à l'avant. Lorsqu'elle est installée sur l'estrade recouverte d'un drap rouge, les hommes qui l'ont portée viennent s'assoir au premier rang. Je prends la main de Steve dans la mienne, silencieuse. L'homme d'église effectue un très joli discours, rappelant les états de service de la femme et ses merveilleuses réussites. Puis, lorsqu'il termine son monologue élogieux, il commence à appeler les proches de la victime.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant