How Villains Are Made - MARVEL

Chapitre 90 : Honnêteté

Deux semaines plus tard.

Nouvelle base des Avengers, Nord de New-York, Etats-Unis.

5h29.

Lorsque je suis arrivée en la compagnie de Wanda, l'équipe a pris soin de l'accueillir comme il se doit. Malgré sa timidité, elle n'a pas eu de mal à s'intégrer dans le groupe, puisqu'elle n'était pas la seule nouvelle recrue. Après ce qui est arrivé, le colonel Fury nous a suggéré d'agrandir l'équipe et de la consolider, au cas où nous devrions faire face à une attaque d'une plus grande envergure. C'est pour ces raisons que de nouveaux noms se comptent dans les rangs des Avengers : Vision, James Rhodes, Sam Wilson, Wanda Maximoff et Peter Keller sont désormais des membres de l'équipe, ayant chacun, plus ou moins, un nom d'accroche pour faire trembler ses ennemis. Steve et Natasha, deux des plus anciens membres et surtout, les deux plus aptes à effectuer cette tâche, se sont proposés pour entraîner les nouvelles recrues au combat. Et malgré la sueur qu'iels font verser sur le front des nouvelles recrues, chacun semble apprécier d'en être. Wanda a finit par se faire de nouveaux amis, et bien que les derniers évènements ne s'effaceront jamais de sa mémoire, elle commence à de nouveau se sentir bien.

Moi, j'ai oublié. J'ai oublié ce que ça faisait, de se sentir bien. Je me suis retranchée dans ma chambre pour y réfléchir, mais j'ai beau y avoir passé des jours, je ne sais plus ce que cela veut dire. A chaque instant où j'imaginais ressentir un certain bienêtre, quelque chose venait subitement tout bousculer à en faire tomber mes certitudes. Rien ne semble durer pour toujours, et ça m'effraie au plus haut point. Cette crainte me ronge à m'en faire perdre le sommeil. J'aimerais pouvoir ressentir pleinement les choses, mais cela me paraît bien trop risqué. Si je devais revivre un épisode semblable à ceux que j'ai pu vivre dans le passé, je ne m'en relèverais sans doute jamais. Rien ne me paraît stable.

Et cette instabilité commence à m'agacer. J'en ai tellement marre de reculer que je pourrais simplement tout abandonner. Chacune de mes tentatives d'aller mieux est renversée à l'instant même où elle est proche de se réaliser. Je ne m'en sors jamais sans une profonde cicatrice dans l'âme, me faisant de nouveau, à chaque fois, perdre l'espoir que je retrouve pour de nouveau perdre, et de nouveau le retrouver pour de nouveau le perdre. Cette boucle infernale commence à me faire perdre la tête. Mon esprit se déchire à l'idée de devoir souffrir encore, et pourtant, je ne peux pas nier ce qui se cache sous mes côtes.

Je déteste cette idée, mais j'ai envie de ressentir ce que je ressentais avant. Non pas les peines et les douleurs qui m'ont accablées, mais cette douce innocence dans laquelle j'étais bercée avant que tout bascule. Cette joie de vivre qui était mienne, malgré la crainte d'un père manipulateur qui détruisait peu à peu ma vie. Je veux pouvoir sourire, rire, chanter, danser, aimer. Mais j'ai peur, tellement peur, que j'ai envie de m'enfuir. J'aimerais pouvoir cacher la vérité, mais je ne semble pas capable de m'abstenir d'essayer, encore et encore, d'aller mieux. Ce foutu espoir, qui revient à la charge à chaque tentative d'abandon. Je me demande pourquoi il s'accroche à moi, alors que je le rejette aussi ardemment. Peut-être est-ce parce qu'au fond, je ne me suis pas débarrassée de la naïveté qui m'a toujours habitée. Ou, peut-être...

« Max ? »

Peut-être que c'est un peu de sa faute, à lui aussi. Je lève le visage, quittant des yeux le liquide brun à la douce odeur chocolatée. Mes doigts se resserrent autour de la tasse fumante, tandis que mon regard se pose sur Steve, entrant dans la cuisine. Il regarde autour de lui avec curiosité, puis pénètre dans la pièce en me souriant tendrement. Il semble hésitant à s'introduire dans la bulle que je me suis créée pour me reposer et profiter de ma boisson chaude de si bon matin. Il approche le plan de travail, puis commence à se préparer un café.