Chapitre 189 : Dans une autre vie

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Deux semaines plus tard.

Base des Avengers, Nord de New-York.

Steven Grant Rogers.

Les bras croisés sur mon torse, je prends appui sur l'encadrement de la porte de l'infirmerie. L'équipe médicale vérifie les blessures que Tony a subi deux semaines plus tôt. Bien que les soins prodigués aient été effectués dans le plus grand des soins, le génie, milliardaire, playboy et philanthrope devra se passer de son bras droit jusqu'à la fin de sa vie. Mais au moins, il avait survécu.

Nous aurions pu perdre notre ultime combat, s'il n'avait pas effectué ce sacrifice. Malgré tous les différents qui nous ont séparés ces dernières années, je ne peux ignorer le courage qu'il a dû saisir pour s'emparer du gantelet et claquer des doigts. Son geste a permis de faire disparaître l'entièreté de l'armée de Thanos, et lui-même. Ils étaient silencieusement partis, devenant poussière comme nos amis cinq ans plus tôt.

Tony nous a sauvé la vie ce jour-là. Et contrairement à ce à quoi nous nous attendions tous, il ne s'est pas encore mis à parader et se venter de son exploit. C'était jusque-là sa façon à lui de faire face à la douleur et aux cauchemars qui rongent ses nuits. Il fanfaronne pour rappeler ses réussites, pour oublier ses propres erreurs et échecs. J'espère sincèrement que ce n'est qu'une question de temps. Tony Stark n'est pas lui-même sans son sarcasme et son audace.

Lorsque les médecins le laissent en lui annonçant qu'il peut sortir de l'hôpital, je leur laisse la place pour sortir de la pièce. J'y entre ensuite, tenant ma veste en cuir sur mes bras croisés.

« Alors, finalement, tu n'es pas mort, commençais-je.

- Je suis navré de te l'apprendre, Rogers, sourit-il.

- C'est un plaisir de t'avoir dans les parages, mais tu devrais songer à rentrer auprès de ta femme et de ta fille. Morgan ne fait que te demander, tu sais.

- J'espère bien, je suis le meilleur père du monde. D'après elle, du moins. Et uniquement quand je lui donne des glaces tard le soir, quand elle refuse d'aller se coucher. »

Je lui souris en songeant que, un jour, j'adorerais avoir des enfants, moi aussi.

« Tu sais... tu as été incroyable, ce jour-là, lui dis-je.

- Serait-ce un compliment ?

- Profites-en, parce que je ne te le répèterais pas souvent. Tu as fait ce qu'il fallait, et j'admire sincèrement les risques que tu as pris ce jour-là.

- Ce n'est pas comme si j'étais seul.

- Qu'est-ce que tu veux dire, par-là ? »

Il hausse les épaules, puis regard par la fenêtre de la chambre.

« C'est comme si... quelqu'un avait été avec moi, tout ce temps, soupire-t-il. Pourtant, je n'arrive pas à m'en souvenir. J'ai l'impression que je n'y serais jamais arrivé, sans cette personne.

- Il n'y avait que toi, soupirais-je.

- Je ne sais pas. J'ai l'impression... qu'il manque quelque chose. Pas toi ?

- Si j'ai l'impression qu'il manque quelque chose dans ma vie, ce n'est sans doute pas pour la même raison que toi. »

Il me lance un sourire amusé, alors que je lève les yeux au ciel. Deux semaines plus tôt, nous avions vaincu Thanos et nous avions sauvé le reste du monde. Nous avions récupéré tous nos amis perdus, et pourtant... je me sens seul. Comme si un trou béant s'était créé dans ma poitrine.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant