Chapitre 57 : Le Palais des Désirs -pt.2

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11h43.

Après ma conversation avec Conrad, je rejoins les autres gardes. Je les observe de loin avant de me mêler à la troupe, cherchant celle qui est censée nous dirigée. C'est elle qui finit par me trouver, les bras croisés sous ses seins plats.

« Ton nom ? Demande-t-elle.

- Billie, répondis-je.

- Je m'appelle Tara, je suis la nouvelle capitaine. C'est moi qui dirige la troupe des gardes, alors tu as intérêt à m'obéir au doigt et à l'œil, c'est compris ?

- C'est entendu.

- Sofia va te montrer où tu dormiras. Après ça, je veux que tu mettes ton uniforme et que tu nous rejoignes au réfectoire. C'est bientôt l'heure du déjeuner, il faut surveiller les mômes.

- D'accord. »

Elle fait un signe de tête à celle qui doit se prénommer Sofia, puis s'éloigne avec les autres. Celle qui reste à mes côtés me fait traverser les couloirs pour me faire visiter rapidement les lieux. Elle me montre ensuite ma chambre, puis ouvre la porte d'un placard. Elle me tend un uniforme et s'en va, sans dire un mot. Je lève les yeux au ciel sous son hospitalité peu présente, puis décide de rapidement me changer. L'uniforme des gardes se compose d'un bas aussi moulant que le haut, mettant en valeur chaque forme de nos corps féminins. Venant d'un porc qui vend des filles pour se faire de l'argent, je ne suis pas étonnée.

Je m'étire pour me détendre un peu, puis décide de rejoindre le réfectoire. Là, une fille m'indique que je dois m'occuper de servir les assiettes. C'est d'abord la troupe de gardes qui vient réclamer de la nourriture ; puis, une fois installées au fond de la salle, elles laissent les otages venir remplir leurs assiettes. Puisqu'il n'y a que moi face à ces adorables personnes, je leur souris tendrement et prends le temps de savoir ce qu'elles veulent manger avant de les servir. Contrairement à ce que Dana nous avait dit, la fille la plus jeune est âgée de seulement cinq ans, et la plus âgée est à peine majeure. La plupart d'entre elles ont des plaies cachées sous des bandages mal faits, et des bleus autour des yeux. Bien que rageuse face à la situation, je fais mine de rien. Je ne peux même pas leur apporter un minimum de réconfort pour le moment. Encore un peu de patience... et vous serez toutes libres.

Selon les ordres de la capitaine, je dois rester à la cuisine et resservir celles qui réclameront encore de la nourriture. Evidemment, je n'ai pas le droit de manger... sinon ce ne serait pas drôle. J'attends comme une idiote, observant les gardes faire des rondes entre les tables. Un calme lourd règne, jusqu'à ce qu'une main cogne violemment une table. La capitaine des gardes vient de terrifier la plus jeune. Dans son innocence d'enfant, la petite se met à pleurer et à hurler, puis elle attrape son yaourt pour le jeter à la figure de la capitaine.

« Putain de môme ! »

Elle attrape la petite fille d'un main et la jette au sol. Mon cœur bondit alors que mes jambes se mettent à trembler. Si j'interviens, je pourrais toutes les tuer. Mais si je reste sans rien faire... est-ce que la petite va mourir ? La capitaine donne un coup de pied dans le ventre de la petite, puis se met à rager. Je dois faire quelque chose. Je quitte ma position en ricanant, les mains dans le dos, et m'approche de la capitaine. Je tapote son épaule, lui offrant le sourire le plus sociopathe dont je sois capable. J'espère que c'est crédible.

« Je peux le faire ? Demandais-je. S'il te plaît... s'il te plaît ! »

La capitaine se raidit et fait un pas en arrière. La petite fille, elle, hurle de pleures sur le sol. Les otages se sont reculées dans le fond de leurs sièges, tandis que les gardes ont toutes haussé les sourcils. Je continue de prendre cet air d'assassin psychopathe et prends ma voix la plus mielleuse.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant