Chapitre 67 : Un vieux souvenir

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 S'il y a bien quelque chose que Steve n'apprécie pas lors de missions en équipe, c'est que ses alliés ne lui donnent pas toutes les informations qu'iels disposent. Pourtant, je ne pouvais pas me résoudre à lui avouer que ce n'est pas la première fois que je me rends dans cette base, craignant qu'il tente de savoir ce que j'ai bien pu y faire. Bien que ma dernière visite ici remonte à presque trois ans, je me souviens encore parfaitement de chaque paroi de ce tunnel sous-terrain, et tous les secrets qu'il renferme. Comme, par exemple, cette porte de service cachée, nécessitant l'emprunte d'une personne inscrite dans les fichiers de Strucker. Longeant silencieusement le mur, j'approche peu à peu de l'entrée que je cherche. Mais je suis contrainte de me cacher derrière un véhicule à l'arrêt lorsque j'entends un moteur gronder dans le tunnel. Si j'en crois mon ouïe, il devrait s'agit d'un pick-up banal ; les moteurs des blindés ont tendance à produire un son plus fort, puisqu'ils doivent tirer d'avantage pour mouvoir le poids de la ferraille. Je me concentre pour m'assurer que je ne me trompe pas, puis me glisse discrètement sur le côté de la route. Lorsque le pick-up passe près de moi, je profite de sa faible allure pour rouler dessous et placer une petite charge là où je le peux. Quelques mètres plus loin, le véhicule explose ; cependant pas assez pour tuer qui que ce soit. Je sors donc un couteau de combat pour m'attaquer aux trois agents qui sortent du véhicule, cherchant ce qui peut bien les attaquer. Ils n'ont le temps de rien voir venir, aidée par l'obscurité du tunnel et la confusion qui les habite.

« Maxie, est-ce que tout va bien de ton côté ? Demande Steve.

- Oui, murmurais-je. J'ai peut-être trouvé un accès.

- Reste prudente.

- Clint est touché ! Alerte Natasha. »

Je regarde autour de moi pour vérifier que je suis bien seule, puis récupère l'arme de l'un des agents. Je vérifie le nombre de balles.

« Stark, il faut qu'on entre plus vite dans la ville, demande Steve.

- En approche, Captain ! J'approche vraiment... ? Jarvis ? Tu vois l'alimentation de ce bouclier ?

- Je détecte un rayonnement de particule, sous la tour nord, informe l'IA.

- Super, je vais m'y attaquer.

- On a un optimisé, prévient Steve. »

Je ferme les yeux un instant pour me concentrer sur mon souffle, espérant que personne ne puisse entendre mes muscles se serrer à l'unisson. Les pieds encrés dans le sol, je tourne le dos à la base pour voir l'extérieur de l'autre côté du tunnel.

« Steve, tu peux répéter ça ? Demandais-je.

- Il y a un optimisé, confirme-t-il. Un véritable coup de vent, je n'avais jamais vu ça. D'ailleurs... je ne l'ai toujours pas vu. »

Je ne réponds pas, le regard évasif. S'il y a bien une raison pour laquelle je suis parfaitement au courant des expériences si peu éthiques de Strucker, c'est parce que je l'ai vu faire à de nombreuses reprises. Lorsque j'étais adolescente, j'ai eu un accident de ski suite auquel les médecins m'ont strictement interdit de faire du sport pendant plusieurs mois. Trop peureux à l'idée que je ne sois jamais à la hauteur pour lui succéder, Alexander a voulu faire appel à Strucker pour arranger la situation. Mais avant de me laisser entre les mains de ce fou, il voulait d'abord voir ce que valaient ses expériences. Je suis restée enfermée dans cette base pendant des semaines, à observer Strucker détruire des vies pour savoir si on pouvait lui laisser la mienne entre les mains. J'ai vu ses victimes, ces pauvres gens morts sur le coup, d'autres après plusieurs semaines de souffrance, sans compter toutes celles qui sont devenues folles à en parler une langue totalement inconnue de notre monde. Je sais ce que Strucker fait dans cette base, et je ne connais pas seulement ses échecs : ses réussites ne me sont pas passées inaperçues.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant