Chapitre 31 : Génies du mal

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            Le quartier général de l'organisation est installé dans une villa privée du quartier le plus chic de Washington DC. En dehors des autres bâtiments qui servent de quartier général aux nombreux soldats que nous avons sous nos ordres, il s'agit du terrain le plus grand que nous possédons. Les seules personnes à être habilitées à pénétrer en ces lieux sont les plus hauts-gradés, et aucun accompagnant n'est accepté, pas même les gardes du corps. La sécurité n'est qu'une question de confiance en ces lieux, ce qui a mené à l'interdiction du port d'uniforme et d'armes à l'intérieur du complexe. C'est donc vêtue de l'une des plus belles robes noires que je possède que je me rends sur lieux, le visage tourné vers l'horizon. Me voyant approcher de la porte d'entrée, les gardes me saluent respectueusement et vérifient que je remplie les conditions requises pour me donner l'autorisation d'entrer. D'un signe de tête commun, ils me laissent passer et me souhaitent une bonne soirée. Le grade de commandant ne me suffit pas pour venir ici, c'est mon nom qui m'ouvre les portes vers cette réunion d'urgence. De ce fait, aucun de mes alliés n'a pu m'accompagner en ces lieux : ni le commandant Brock Rumlow, ni le lieutenant Jack Rollins, ni même le fils du général Keller. C'est donc armée de mes arguments comme seule défense que je vais devoir faire face à une quinzaine d'hommes, tous âgés de plus de quarante ans, dont la misogynie et le sexisme ne me donnent pas d'avantages. Mais nous avons tous, ou presque, un point commun ce soir : le désir de voir Alexander Pierce disparaître.

Les talons claquant contre le carrelage blanc de la pièce principale, je me dirige vers l'escalier en prenant de grandes inspirations. Un brouhaha lointain bourdonne à l'étage, signe que mes invités sont arrivés. Ne désirant pas les faire attendre plus que nécessaire, je me hâte d'aller à leur rencontre. D'un geste franc et fort, je pousse la double-porte à moitié ouverte qui isole la salle de réunion. Me voyant apparaître dans l'encadrement de la porte, le visage des généraux se plissent sous tant d'étonnement que des rides indélébiles naissent sur leurs joues. Rapidement, je balaie la pièce du regard ; dix-sept généraux, tous présents dans cette pièce, attendant patiemment qu'on leur explique la raison de leur venue. J'affiche un sourire bancal, avant de refermer les portes derrière-moi. Lorsque je fais de nouveau face aux hommes installés sur leurs sièges, leurs regards me détaillent sans aucune gêne apparente. Ignorant leur comportement de porcs, je contourne la grande table afin de rejoindre le siège dédié au dirigeant de la réunion. C'est en générant des murmures incompréhensibles que je tire la chaise.

« Très bien. Maintenant que nous sommes tous réunis, nous allons enfin pouvoir commencer, annonçais-je. »

Le silence tombe sous la stupéfaction qui les habitent. S'attendant sans doute à voir mon père arriver d'une seconde à l'autre, certains zyeutent la porte avec insistance. Je décide de prendre la situation en main avant même qu'ils ne se permettent de rétorquer quoi que ce soit.

« Je suis navrée de vous avoir convoqués aussi tard. Je comprends que beaucoup d'entre vous préfèreriez sans aucun doute vous trouver enveloppés dans la soie de vos draps, mais hélas la guerre n'attend pas le petit matin pour frapper. Si je vous ai réunis ici en urgence, au beau milieu de la nuit, c'est parce que cela était nécessaire.

- Pardon, madame... Est-ce vous qui nous avez convoqués ? Demande Collins.

- En effet, c'est bien moi. Est-ce que cela pose un problème ? La prochaine fois que vous souhaitez prendre la parole, prenez garde à ne pas le faire en même temps que moi.

- Je suis désolé.

- Maintenant que cela est clair, laissez-moi vous informer des évènements de la journée. Certain d'entre vous sont peut-être déjà au courant, d'autres non... Le Colonel Nicholas Fury a été assassiné cette nuit, deux heures plus tôt, par les mains du soldat de l'hiver. Cela s'est déroulé sous les ordres d'Alexander Pierce, et il ne sera sans doute pas peu fier de vous faire l'éloge de la réussite de ses plans.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant