Chapitre 147 : Camarades

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Deux semaines plus tard.

Je pense que j'ai toujours été très douée pour nier des choses d'une importance capitale, afin d'empêcher mon esprit d'être encombré de nouvelles peines à remuer dans mes pensées nocturnes. Néanmoins, cette capacité de me mentir à moi-même a tendance à s'effacer avec le temps. Je n'avais pas osé imaginer à quel point mes amis me manqueraient lorsque nous avons décidé de tous partir de notre côté, jusqu'à ce que je voie la silhouette de Natasha passer la porte d'entrée de ma maison, un grand sourire sur les lèvres. Elle tient un sac de sport dans sa main droite, toute vêtue d'un uniforme noir égayé d'une veste sans manche verte couverte de poches. Elle a coupé ses longs cheveux roux pour entourer son visage d'un carré blond platine, qui n'enlève rien à sa beauté toujours remarquable. Son regard balaye brièvement le salon ouvert à l'entrée, avant de se poser sur moi. Nos sourires se lèvent plus hauts encore, heureuses de nous revoir après plus d'un an loin l'une de l'autre. Mes pieds quittent le sol du couloir pour rejoindre l'espionne, qui laisse son sac au sol pour m'enlacer aussi fort qu'elle le puisse. Je crois que je n'ai jamais été aussi ravie de la revoir. Lorsque nous avons reçu son appel nous informant qu'elle comptait désormais rentrer, Steve s'est chargé d'aller la chercher pour me permettre d'avoir un peu le temps de terminer une chose ou deux ici. J'aurais préféré aller la chercher par moi-même, mais le résultat reste identique : elle est là, et elle va bien. Ses bras relâchent doucement ma taille pour que ses mains puissent se poser sur mes épaules. Elle me scrute d'un sourcil haussé, un air moqueur sur le visage.

« Bon sang, on dirait que tu en as mangé, du supersoldat, plaisante-t-elle.

- Arrête, tu vas le mettre mal à l'aise, ris-je. D'ailleurs, où est-il ? »

Elle me fait un signe de tête vers l'extérieur. Je me penche pour regarder la voiture dans laquelle elle est arrivée – une jolie coupée grise qui semble tout droit sortie d'un film de James Bond. Steve est en train d'en fermer le coffre comme s'il avait peur de casser quelque chose. Il semble parler à quelqu'un d'autre, de l'autre côté de la voiture. Lorsque Sam apparaît dans mon champ de vision, je saute sur place et sors de la maison pour aller le saluer. Il coupe sa conversation avec Steve en me voyant approcher, puis tend les bras vers moi en attendant que je le rejoigne. Nous nous étreignons en nous balançant de droite à gauche, riant bêtement. Quand Sam me relâche, il me secoue les cheveux avant de se mettre à me dévisager de la même façon que Natasha.

« Oh, on dirait que quelqu'un a suivi l'entraînement de squats de Captain, ricane-t-il.

- Je crois que j'ai brûlé plus de larmes que de calories, mais c'était plutôt amusant, souris-je. On devrait rentrer, il ne fait pas très chaud aujourd'hui. »

Il acquiesce, prend le chemin de la maison et rejoins Natasha. Steve m'embrasse le haut de la tête, puis me prend la main pour m'emmener à sa suite. Nous leur proposons d'abord de s'installer et de se changer, puisque tous deux semblent avoir effectué un long voyage ; surtout Natasha, qui a l'air d'être tombée d'un avion en marche. En attendant qu'iels nous rejoigne, je prépare du thé et du café et sors quelques trucs à manger. Steve m'aide en cuisine, jusqu'à ce que nos amis se joignent à nous. Comme je m'y attendais, iels meurent de faim et dévorent leurs assiettes comme s'iels n'avaient pas manger depuis des semaines.

« Alors, ça y est ? Vous avez totalement raccroché, tous les deux ? Demande Sam.

- Pas entièrement, avoue Steve.

- Il y aura toujours quelqu'un qui aura besoin de Captain America, ajoutais-je. Et il faudra toujours que je le surveille de près, histoire qu'il ne fasse pas trop d'idioties suicidaires. Et vous, alors ?

- Disons que je profite de la retraite, jusqu'à ce qu'on ait besoin de moi, répond Sam. Et toi, Natasha ? C'est quoi cette histoire à Budapest ?

- C'est une très longue histoire, soupire l'espionne. J'ai enquêté sur la Chambre Rouge pendant plusieurs mois, jusqu'à ce qu'elle me tombe dessus d'elle-même. »

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant