Chapitre 113 : Sibérie

112 10 0
                                    

Dix heures plus tard.

Plus nous approchons de la Sibérie, plus le doute s'empare de moi. Ne pas savoir ce qui nous attend me met réellement mal à l'aise, et l'idée que le soldat de l'hiver soit encore potentiellement une menace n'arrange pas la situation. Après avoir repris mon souffle, je me suis assise pour me reposer, le regardant divaguant entre mes deux partenaires de vol. Bucky n'a cessé de me lancer quelques regards, pensant sans doute qu'il arrivait à détourner le visage à temps lorsque je tournais le mien vers lui. Je ne me sens pas en sécurité avec lui dans les parages, mais je n'ai pas le choix de faire avec. Il faut que je fasse confiance à Steve sur ce coup-là. Je le connais suffisamment pour savoir qu'il ne prendrait pas de si gros risques s'il n'était pas certain de pouvoir avoir confiance en lui.

« Nous arrivons bientôt, prévient Steve. Il ne nous reste que quelques minutes de vol.

- Est-ce que tu as un plan en particulier ? Demandais-je. »

Il se pince l'arrête du nez en appuyant sa tête en arrière, sur le siège du pilote. Un léger sourire moqueur m'échappe, alors que je laisse mes yeux dériver sur l'étendue de neige que nous offre la Sibérie. Au moins, mon uniforme me permettra de me fondre dans la masse.

« Alors, on y va à l'aveugle... soupirais-je. Ce ne sera pas la première fois que je me contente d'entrer dans le tas.

- J'aimerais pouvoir faire autrement, mais on ne sait pas ce qui nous attend ici, répond Steve. Notre priorité est d'arrêter les autres soldats de l'hiver, et le psychiatre. Mais ne connaissant pas le terrain, il est difficile de savoir comment s'y prendre.

- Qu'est-ce qui va arriver à vos amis ? Demande Bucky.

- Je ne sais pas du tout... On verra bien.

- Je ne suis pas certain de mériter tout ça.

- Probablement pas, crachais-je.

- Tu n'étais pas responsable de ce que tu as fait, contredit Steve.

- Peut-être... mais j'agissais, répond Bucky. »

Je croise les bras sous ma poitrine en jetant un regard mauvais au brun. Steve se tourne pour nous regarder l'un après l'autre, un soupir d'exaspération lui échappant. Je lève les yeux vers le blond, qui semble ne pas trouver les bons mots pour apaiser la tension.

« On ne peut pas oublier ce que le soldat de l'hiver a fait, mais cette personne est différente de Bucky Barnes, tente Steve. Bucky mérite qu'on lui vienne en aide. Il n'a pas demandé à être changé en arme mortelle du jour au lendemain. Sa seule erreur a été de tomber d'un train un marche pendant la guerre, et d'être atterri sur le territoire d'Hydra. »

Je lève les yeux au ciel, détournant le regard. Je décide de me lever pour aller m'étirer et récupérer des armes à l'arrière du Quinjet. Steve se contente de faire atterrir l'appareil, n'ajoutant rien de plus. Il doit se douter que ses mots ne me suffiront pas pour me sentir mieux, mais il ne peut malheureusement pas faire plus pour le moment. Une fois l'appareil au sol, Bucky se lève à son tour pour récupérer une arme, dans le compartiment de Natasha. Je serre la mâchoire en lui lançant un regard, tendue par sa simple présence. Je vois qu'il essaie de faire un pas vers moi, mais je m'éloigne presque aussitôt pour aller ouvrir la soute de l'appareil. Le vent glacial de la Sibérie me fouette le visage, me faisant regretter de ne pas porter trois couches de doudounes sous mon uniforme.

« Est-ce qu'on vous appelle les soldats de l'hiver, parce que votre base est installée dans l'éternel hiver de la Sibérie ? Demandais-je.

- Ce n'est pas à moi qu'il faudrait poser la question, répond Bucky. Mais ça semble bêtement tenir la route. »

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant