Chapitre 168 : Ce que j'ai vu

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Maximilian Pierce.

En cette journée lugubre, nous avions tous besoin d'un instant de paix. C'est ce que je ne cessais de me répéter en boucle depuis que je m'étais rendu compte de la date affichée sur le calendrier du réfrigérateur. Mais maintenant que je me trouve ici, j'ignore si la paix est ce qui m'attend.

Je ne pensais pas qu'un jour je trouverais le courage de remettre les pieds ici. Et pourtant, me voilà bien occupée à cuisiner un plat sophistiqué dans les cuisines qui ont vue notre équipe se tordre de rire tout comme se disputer pour des sujets plus ou moins grave. Steve et Natasha m'observent sans dire un mot, suivant chacun de mes mouvements du regard comme pour essayer d'apprendre silencieusement la recette du plat. Lorsque je coupe la gazinière et que prends une louche dans ma main droite, j'entends l'estomac de Natasha gronder sous la faim. Je récupère une assiette, la remplie et la pose silencieusement devant elle. J'en donne une à Steve, avant de me servir à mon tour. Je récupère des couverts que je distribue à mes camarades, avant de m'assoir de l'autre côté du comptoir, face à eux.

« Merci, sourit Steve. »

Je me contente de lui sourire, prenant une cuillère du plat crémeux que j'ai préparé. Au bout du comptoir, les tulipes colorées que j'ai apportées reposent dans un vase en verre bleu, apportant une touche de couleur à la pièce grise et blanche. Je souffle sur le contenu de ma cuillère avant de l'avaler, soupirant de plaisir. Ce mois d'avril a beau être doux, il s'agit toujours d'une douceur fraiche aux soirées particulièrement froides. Le climat a quelque peu changé depuis l'année dernière ; il paraît que moins de pollution humaine a donné un nouveau souffle à la nature.

« Qu'est-ce que c'est ? Demande Natasha.

- C'est une blanquette de veau, répondis-je. C'est un plat qu'on a goûté lors de notre voyage en France. Je crois que je n'arriverais jamais à reproduire le goût exact de celui qu'on a mangé au restaurant, mais... ce plat est plutôt réconfortant.

- C'est vrai qu'il l'est, sourit Steve. Je me souviens que tu l'avais tellement apprécié que tu as demandé une deuxième assiette. Le serveur te dévisageait.

- Les Français... soupirais-je. »

Je n'ai absolument rien contre leur gastronomie, qui est des plus délicieuses et qui, contrairement aux clichés, ne se compose pas uniquement d'escargots farcis et de cuisses de grenouilles. Je n'ai pas non plus de dent particulière contre leurs gens, bien que les Parisiens soient sans aucun doute les personnes les plus remplies de préjugés et de critiques de tout le pays. Mais les hommes, que ce soient les hommes français ou américains d'ailleurs, s'offusquent trop vite en voyant une femme manger deux fois plus qu'eux, et ça, ça m'agace particulièrement. Laissez les femmes manger comme elles le souhaitent, à la fin.

« Pourquoi tu es venue ? Lâche Natasha. »

Habitée d'un calme impénétrable, je lève le regard vers elle. Ses yeux océans me crient à la fois des reproches et du soulagement, mais bien plus de reproches que tout le reste.

« Parce que j'avais envie de voir comment tu allais, répondis-je.

- Si ça t'intéressait, tu aurais dû venir plus tôt, crache-t-elle.

- Maintenant, je suis là. Alors dis-moi, comment tu vas. »

Elle semble décontenancée par ma question. Elle garde le silence plusieurs minutes, mais finit par se calmer sous les encouragements de Steve pour répondre à ma question.

« Comment penses-tu que je vais... ? Demande-t-elle. Je suis constamment seule ici, et je n'ai que Friday comme compagnie en dehors des jeudis, où Steve prend le temps de venir me voir. Rhodes est revenu travailler, mais il est constamment en mission, alors je ne le vois pas beaucoup. Je ne vais pas sur le terrain, j'ai peur de quitter la base et que personne ne soit là si un danger est détecté. Oh, et je reçois des mails de la part d'un raton-laveur.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant