Chapitre 94 : Fête forcée

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 Je n'ai jamais aimé fêter le jour de ma naissance. Chacune de mes fêtes d'anniversaire n'étaient que des prétextes pour que les invités se retrouvent et fassent des choses qui n'ont aucun rapport avec le fait de fêter le jour de ma naissance. Lorsque j'étais enfant, chacune de mes fêtes n'étaient que prétexte à rassembler les généraux les plus proches d'Alexander pour parler affaire, pendant que les enfants jouaient au ballon à l'extérieur, supervisés par les mamans. Lorsque j'étais adolescente, mes anniversaires n'étaient que prétextes pour mes amis d'effectuer de nombreuses premières fois, de poster des photos sur les réseaux sociaux dans leurs plus belles tenues, et augmenter leur notoriété en offrant un cadeau à la fille du secrétaire de la défense. Puis, à l'âge adulte, mes nouveaux amis se sont servis de mon anniversaire comme d'une excuse pour se mettre minable, profiter de l'alcool et des pizzas, se rendre des comptes et se disputer pour des histoires de cœur peu importantes. Alors j'ai tout simplement perdu l'envie de fêter ce jour, en ayant marre de devenir un alibi pour justifier les pires bêtises commises par les invités, ou les organisateurs. Mais aujourd'hui, je ne semble pas avoir le choix de remettre le couvert avec ma fête d'anniversaire. Parce que Natasha est prête à me traîner en dehors de ma chambre par la force, s'il le faut. Les mains callées contre ses hanches, elle me regarde de haut en bas en jugeant ma tenue. Elle, est vêtue d'une longue robe rouge en satin qui met chacune de ses formes en valeur, accompagnée d'une paire d'escarpins noirs et d'une pochette assortie. Elle a bouclé ses cheveux avec des bigoudis et a mis un peu de maquillage sur ses yeux et ses lèvres. Elle est magnifique ; et elle ne semble pas d'accord avec mon choix vestimentaire. Elle grimace et secoue négativement la tête, avant d'ouvrir mon placard comme si c'était le sien.

« Natasha, soufflais-je. Ce n'est pas si horrible que ça, j'ai fait un effort. Je porte même des talons aiguilles.

- Justement, ce sont tes talons qui ne vont pas, râle-t-elle. Ces chaussures ne vont pas du tout avec ton pantalon, et te connaissant, tu vas rapidement finir à pieds-nus si tu gardes celles-ci. »

J'acquiesce dans un grimace ; elle n'a pas tort. Elle me tend une autre paire d'escarpins, avec des talons plus épais accompagnés d'une plateforme. Je les enfile, puis mets mon sac sur mon épaule en soupirant.

« Cette fois-ci, c'est bon ? Demandais-je.

- C'est parfait. Allez, viens, tout le monde va t'attendre. C'est ta fête, après tout.

- Hm. »

Elle me prend par le bras et me traîne hors de ma chambre. Nous rejoignons Sam à l'entrée, qui a promis de nous attendre avant de partir. C'est lui qui nous conduit jusqu'à la Tour, visiblement ravi d'être notre escorte personnelle. Lorsque nous arrivons au lieu de fête, je ne peux m'empêcher de grimacer en regardant le bâtiment. Allez. Ce ne sont que quelques heures. Je devrais essayer de faire un effort pour me détendre et apprécier la soirée. Après tout, Tony s'est donné du mal pour organiser cette soirée, et ce même s'il a obtenu de l'aide. Je devrais au moins le remercier en profitant de ce qu'il a préparé pour moi. En descendant de la voiture, Sam nous propose ses bras que nous acceptons – surtout pour lui faire plaisir. Nous prenons l'ascenseur, puis traversons le couloir vers le grand salon. Nous descendons les marches, puisque nous arrivons par en haut, attirant le regard des personnes déjà présentes. Enfin, j'imagine que c'est surtout Natasha qui fait tourner les têtes, dans sa si jolie tenue et avec son si beau sourire. Elle a un véritable don pour charmer l'être humain, que je ne possède pas le moins du monde. Je suis accueillie par Tony, qui me serre dans ses bras comme si nous étions les meilleurs amis du monde. Il me met mal à l'aise.

« Joyeux anniversaire, sourit-il. On n'attendait plus que toi. La fête peut enfin commencer ! »

Son enjouement me fait plisser les yeux. Peter nous rejoint pour m'accueillir à son tour, me prenant un peu plus longtemps contre lui. Il baisse la tête vers mon oreille, le regard baladeur.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant