Chapitre 14 : Accalmie

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14 février 2014.

Triskel, Washington DC.

Les quelques jours qui ont suivi les dernières péripéties ayant tenté de m'enlever la personne pour laquelle j'ai le plus d'affection en ce monde, se sont déroulées dans une douceur que je n'avais jamais connue. Bien que privée de mes activités habituelles dont j'ai tant de mal à me passer en temps normal, c'est avec allégresse que j'ai profité d'une longue semaine dépourvue de dangereuses activités. Rencontrer ce moment si apaisant et confortable m'a amèrement rappelé que jamais je n'avais aperçu autre chose que le mouvement perpétuel d'une vie de soldat agitée. Mais maintenant que le repos a réussi à me charmer, la vie à laquelle je m'attachais tant me semble bien piteuse par rapport à celle que je rejoins le soir, en rentrant d'une longue journée de travail. C'est avec la certitude que je pourrais m'envelopper dans un chaud cocon douillet après quelques heures de labeur que j'accepte plus facilement d'aller travailler le matin. Mais hélas, dès que je pose un pied à l'intérieur de la salle de regroupement de l'Unité Strike, tout le calme s'étant installé en moi avant mon arrivée s'évapore en entendant les cris surexcités d'adultes se comportant comme des gamins. Ces mêmes adultes me servant de collègue, supposés protéger ma vie.

« Mais qu'est-ce que c'est que ce truc... ? Demande Brock, perdu.

- C'est un chapeau, répond Ilyes.

- C'est un bob rouge avec des cornes de dragon, corrige Vic. Il est mignon, tu ne trouves pas ?

- Il est ridicule.

- Sérieusement ?! Tu ne vas pas devenir le vieux aigri de la bande, quand même ?! S'exclame Chen.

- Ce n'est pas une question d'être aigri, c'est une question de goût et de style vestimentaire. Qui, à part un enfant de cinq ans, a envie de porter un chapeau rouge avec des cornes de dragon ? On dirait un cosplay en plastique d'une version law coast de Browser.

- C'est culotté de parler de style vestimentaire, de la part d'un mec qui ne porte que des treillis noirs et des teeshirts moulants ! Se moque Ilyes.

- Moi, j'adore ses teeshirts moulants, commente Jack. Plus que ton chapeau à la con, en tout cas.

- Vous êtes horribles, se plaint Vic. Moi, j'adore mon chapeau rouge à cornes de dragon. Je l'ai eu il y a longtemps, c'est un cadeau de mon ex petite-copine du collège.

- Ah, le collège ! S'exclame Brock. Je comprends mieux comment tu as pu ramasser un truc pareil un jour dans ta vie.

- Je vais te faire bouffer tes teeshirts trop serrés, Brock ! Peut-être que tu finiras par l'aimer, mon bob ! »

Soupirant lourdement dans l'entrée de la salle, portant un plateau avec plusieurs boissons chaudes, j'attire l'attention de mes camarades qui ne m'ont apparemment pas entendu entrer. Je leur lance une grimace blasée, avant de ne boire une gorgée de mon café corsé au goût des plus... comment dire... dégueulasse.

« Les mecs, il est sept heures du matin, rappelais-je. Vous me ferez le plaisir de vous disputer sur des sujets de mode un peu plus tard dans la journée.

- Tu as l'air d'être mal réveillée, remarque Jack. Est-ce que tu vas bien ?

- Oh, mais figure-toi que je me suis réveillée dans un cocon de douceur qui m'a mise dans une très bonne humeur, ce matin. Mais il semblerait que je vais avoir besoin de plus de café noir si je veux réussir à supporter les enfantillages des bébés soldats dès le début de ma journée. Désolée Browser en carton, mais il n'y avait plus de cappuccino dans la machine, alors si tu veux boire quelque chose, il faudra que tu agrandisses la taille de tes testicules.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant