Chapitre 95 : Boom

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 Je n'ai jamais aimé fêter le jour de ma naissance. Et j'espérais sincèrement que cette fois-ci pourrait me faire changer d'avis. Les mains cachées dans les poches de mon pantalon, je traverse les rues du Queens en attirant quelques regards sur mon passage. Je m'arrête à un feu rouge pour ne pas me faire renverser par les voitures qui passent à toute allure, levant les yeux vers le haut des immeubles. Une boule se forme progressivement dans ma cage thoracique, alors que les paroles de Tony me reviennent en mémoire. De nombreuses personnes lui seraient reconnaissantes pour ce qu'il a préparé ce soir, mais ce ne sera jamais mon cas. Je n'arrive pas à croire que cet idiot a tenté d'acheter mon pardon, comme si les nombreux chiffres de ses nombreux comptes bancaires pouvaient remplacer les vies qu'il a prises. L'un de mes amis les plus chers est mort, sous mes yeux, dans mes bras. Tout l'or du monde ne pourra jamais me mener à le pardonner. Je ne comprendrais décidemment jamais les riches et leur manie de distribuer des billets dès que leur réputation est en danger. L'argent n'achète pas tout, ce serait bien trop facile. Je baisse le regard lorsque je sens quelque chose tirer sur mon pantalon. Un petit garçon est en train de tirer dessus pour attirer mon attention.

« Eh, bah, madame, le feu il est vert, il faut traverser ! Crie-t-il.

- Oh, excusez-moi, madame, il est un peu... enfin... je suis désolée ! S'empresse sa mère.

- Ce n'est pas grave, souris-je. Merci, j'étais complètement ailleurs, j'aurais pu le louper. Tiens bien la main de ta maman, les voitures roulent très vite à cette heure-ci.

- Oui madame ! »

La petite bouille de ce mini-humain me fait fondre un moment. Je traverse la route avec eux, me retournant pour saluer le petit lorsque nous changeons de direction. Bien que mon quartier ne soit pas à deux pâtés de maisons de la Tour, je décide de m'y rendre à pied. Marcher me fera sans doute du bien. Je traverse les rues les mains dans les poches, observatrice. Des couples s'embrassent devant des restaurant, des familles sortent des lieux d'activités pour enfant, des amis rient à plein poumons en entrant dans des fastfoods. Ces gens ont une vie des plus simples, que je ne pourrais malheureusement jamais avoir. Même après sa mort, je suis toujours coincée dans l'ombre de mon père. Si les journalistes ne s'étaient pas empressés de me déclarer morte en héros à Washington, je doute fortement que qui que ce soit m'aurait laissé avoir une vie tranquille. Fille du secrétaire de la défense, du plus haut Chef de la partie Etats-unienne de l'organisation terroriste contre laquelle s'est battu le pays pendant de nombreuses années, qui elle-même a dirigé l'organisation pendant quelques jours. Je ne devrais même pas me promener si librement dans les rues de New-York. Il suffirait d'une photo sur laquelle on m'aperçoit, d'un curieux qui reconnaisse mon visage, et ma vie serait foutue. Bien plus qu'elle ne l'est déjà. D'autant plus, une albinos blanche comme le marbre qui se promène dans un costume rouge et un corset blanc, ça attire l'attention. Quelle connerie de ne pas avoir volé une voiture à Stark avant de partir.

Une grimace m'échappe alors que je presse le pas. Je ralentis cependant lorsque je passe devant la vitrine d'une pâtisserie française qui propose de très jolies gâteaux à l'intérieur. Je regarde rapidement autour de moi avant d'y entrer. C'est un miracle que ce soit encore ouvert. J'approche du vendeur, qui me sourit grandement.

« Bonsoir ! Si vous cherchez à vous faire plaisir après une longue journée de travail, vous êtes au bon endroit ! »

J'arque un sourcil, amusée par ses paroles. Il grimace en se grattant la nuque, rougissant comme la mèche d'une bougie.

« Mince alors, je devrais vraiment retravailler ma phrase d'accroche, ricane-t-il. Je suis désolé madame, je ne voulais pas que ça sonne aussi bizarre. Je parlais des pâtisseries, bien entendu.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant