Chapitre 176 : ... c'était la peur

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Je tentais encore d'ignorer les puissantes pulsations de mon cœur dans ma poitrine douloureuse lorsque nous passons le panneau nous indiquant la sortie de la ville de New-York. Sur ces routes peu fréquentées et ne menant qu'à un seul endroit, le milliardaire le plus intelligent de ce pays me lance un regard complice avant de ne mettre le pied au plancher. Bien que sachant que nous ne pouvons pas rencontrer d'autre voiture sur cette route assez récente, je ne peux m'empêcher de sentir mon cœur se cramponner à mes côtes lorsque nous approchons trop rapidement des virages dans lesquels les arbres nous privent la vue de ce qui pourrait arriver en face de nous.

« Tu devrais éviter de nous tuer avant d'arriver, sinon on aurait mieux fait de rester chez-nous, tentais-je.

- Tu étais encore dans le ventre de ta mère quand j'ai eu mon permis, Maximilian. »

J'arque les sourcils et me mets à calculer l'âge qu'il aurait eu trente-cinq ans plus tôt, et m'étonne lorsque je me rends compte qu'effectivement, Tony passait probablement son permis avant ma naissance. Son comportement a tendance à le rajeunir – si immature qu'il puisse être – mais lorsqu'on le regarde de plus près... Ses rides au bord des yeux, et celles se dessinant sur ses joues lorsqu'il sourit bêtement, rappellent l'âge que cet homme est censé avoir. Je soupire longuement, me permettant de mettre les pieds sur le siège pour rapprocher mes genoux de ma poitrine.

« Tu es un fossile, soufflais-je.

- J'aurais l'âge de ton père, plaisante-t-il.

- Non... Mon père m'a eu très tard, peut-être à peu près à l'âge que tu as eu Morgan. »

Il hausse les épaules avant de se reconcentrer sur la route afin de prendre un virage sec sans nous tuer – mais sans ralentir. Mon père approchait effectivement de la cinquantaine à ma naissance ; un accident auquel il n'avait absolument pas pensé, qui s'est finalement retourné contre lui vingt-quatre ans plus tard. Lorsque je vois le complexe se dresser plusieurs mètres devant nous, une sueur froide me parcourt le dos. Je déglutis en pensant à la dernière fois que je me suis trouvée sur le terrain, m'enfonçant dans mon siège. Je ne peux cesser de m'imaginer les pires scénarios, ce genre de scénario dans lequel personne n'a de happy ending.

« J'espère que ça en vaut la peine, murmurais-je.

- Ça... ce sera à nous d'en décider. »

Les pneus crissent sur l'asphalte chaud alors que le génie accélère sur la dernière ligne droite. Jetant un œil au bâtiment, je remarque que Steve se tient dehors, les mains sur les hanches. Lorsque nous approchons de lui, Tony tente de freiner mais le dépasse de quelques mètres, ce qui lui vaut quelques moqueries de ma part. Il recule cependant pour que sa portière se trouve juste devant mon petit-ami. Il baisse la vitre pour lui adresser un sourire moqueur dont seul Tony a le secret.

« C'est quoi cette tête ? Demande-t-il. Laisse-moi deviner. Je parie qu'il s'est changé en bébé ?

- Eh bien, entre d'autres choses, oui, répond Steve. Qu'est-ce que tu fais là... ?

- C'est le paradoxe E.P.R ! »

Tony coupe le moteur de sa voiture avant de n'en descendre. Je serre les mâchoires en détachant ma ceinture, puis imite l'homme en boîte de conserve rouge et dorée. Je pense qu'une certaine marque de soda caramélisé devrait l'embaucher pour faire de la publicité. La luminosité extérieure me fait froncer les sourcils ; je descends mes lunettes de soleil sur les yeux et m'appuie sur le toit de la voiture en fermant la portière derrière-moi. J'offre un sourire sincère à Steve, qui semble étonné de me voir en la compagnie du petit brun.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant