Chapitre 35 : Equipe de quatre

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Hôpital public de Washington DC.

Même si l'idée de nous rendre à l'hôpital n'enchantait pas vraiment Peter, nous n'avions pas d'autre choix que d'y passer pour récupérer la clef. Ce dernier a fini par trouver un lot de consolation dans un distributeur automatique de sucrerie, ravivant la gourmandise enfantine qui loge en son âme. Il sirote du jus de fruit en briquette sous le regard intrigué du héros préféré du pays. Se penchant en ma direction, il attire mon attention.

« Je suis désolé de demander, mais est-ce que ton ami va bien ? Demande Steve.

- En toute honnêteté, je ne le connais pas depuis très longtemps, répondis-je. Je pense qu'il va bien, à sa manière. Ou alors, il a une commotion cérébrale qui a endurcie la folie qui l'habite. Peter est comme ça, il faudra t'y faire.

- Je ne parlais pas de son comportement, mais de la blessure sur son visage. Il semble avoir passé un mauvais quart d'heure.

- Oh, il s'est pris un coup de poing en pleine figure il y a quelques heures à peine. Il m'a dit que ça allait, mais je garde tout de même un œil sur lui.

- On dirait que la personne qui lui a fait ça s'est acharnée sur lui. »

Je hausse les épaules, cachant mes mains pâles dans les poches de ma veste. Je détourne le regard pour trouver mon reflet dans une vitre teintée. Mes iris saphir reflètent toute la peine que les mots de Steve m'infligent. La personne qui a frappée Peter n'est pas du genre à s'acharner contre quelqu'un. Il est plutôt du genre à cuisiner des pancakes le matin, il adore le poulet à la crème et aux carottes, et il s'enfuie quelques fois pour me ramener des fleurs qu'il a trouvées à un recoin de rue. Il a regardé des vidéos sur internet pendant des heures pour apprendre à tresser mes cheveux blancs, il a lu un nombre incalculable de fois sa saga préférée, et les marques qu'il laisse sur mon corps sont causées avec une douceur amoureuse. James n'a jamais fait de mal à qui que ce soit en dehors du conditionnement. Le fait qu'il soit contraint à tant de violence malgré son tempérament si doux me tranche le cœur.

« C'était ici, m'informe Steve. »

Je lève le visage pour voir un distributeur de chewing-gum et de boissons énergisantes. Rien de bien intéressant aux yeux de mon estomac engourdi par la faim. Je m'arrête près d'une porte, rejointe par Peter. Ce dernier me partage une barre chocolatée qu'il a trouvée, et ne cesse de regarder autour de lui. Steve, lui, semble chercher quelque chose.

« Qui est-ce qu'on cherche ? Me demande Peter.

- Natasha Romanoff. C'est une jeune femme un peu plus âgée que moi, rousse aux cheveux lissés. Elle a de grands yeux bleus et les lèvres pleines, typique des mannequins de magasines de lingerie féminine.

- Hm, comme cette femme-là ? »

Il me montre du menton une jeune femme s'approchant du distributeur devant lequel Steve se trouve. Elle porte une veste à rayure dont la capuche recouvre les cheveux, mais son visage bien visible ne peut pas nous tromper. J'acquiesce et me redresse en la regardant rejoindre Steve. Ils semblent se regarder dans le reflet de la machine, puis Steve se tourne et l'attrape par les épaules. Il la contraint à entrer dans la pièce à côté de laquelle nous étions installés. Sans réellement réfléchir, j'entre à leur suite, suivie par Peter.

« Où est la clef ? Demande Steve.

- En sécurité, répond Natasha.

- Trouve mieux.

- Où tu l'as eue ? Interroge-t-elle.

- Pourquoi je te le dirais ? Rétorque le blond.

- C'est Fury qui te l'a donnée... pourquoi ?

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant