Chapitre 70 : Stark

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Deux heures plus tard.

Finalement, le sommeil ne m'a jamais gagnée. De longues minutes se sont succédées, durant lesquelles je me contentais de prendre de grandes inspirations pour tenter de me détendre. Enrobée dans la douce chaleur de la couette, quelques larmes m'ont surprise à s'échapper silencieusement, s'enfuyant de la prison dans laquelle je voulais les enfermer. Puis, lorsque deux heures sont passées sans que je ne puisse m'endormir, je me suis levée pour déambuler sans but entre les étages.

Mes pieds finissent par me guider près d'une grande salle d'où je perçois quelques bribes de conversation. De gentilles moqueries flottent dans l'air, suivies d'un rire d'otarie très peu gracieux et pourtant, charmant. J'approche silencieusement de la pièce, afin de découvrir un laboratoire médicale sur ma gauche, et un laboratoire scientifique sur ma droite. Je m'approche d'abord de la source des moqueries, qui n'est autre que le propriétaire des lieux. Il se tient élégamment près du brancard sur lequel est allongé Clint. Un genre de machine est en train de lui réparer les tissus. Natasha, assise près de son ami, est la première à remarquer ma présence. Elle me gratifie d'un signe de tête alors que j'entre définitivement dans la salle.

« Il arrive quelques fois, vous devriez mieux vous taire, Stark, ricane la docteure.

- Allons, il faut bien savoir s'amuser de temps à autres. »

En se tournant dans son rire, le génie remarque ma présence. Il m'accueille de son plus grand sourire sarcastique. Il tend sa main vers moi pour attirer l'attention sur ma personne.

« Docteure, je vous présente Snowflake, commence Tony. Et voici le docteur Helen Cho, sans aucun doute la personne qui sera responsable de mon futur chômage. »

Je dévisage le milliardaire avant de me tourner vers Helen, afin de mieux me présenter.

« Je m'appelle Max, corrigeais-je. Et si vous voulez vraiment le mettre au chômage, je serais ravie de vous venir en aide.

- Enchantée, sourit-elle. Pourquoi Snowflake ? Vous avez des pouvoirs liés à la neige ?

- Non, cet imbécile aime seulement se moquer des albinos. Je n'ai pas de pouvoirs, ni de surnom. Je ne suis que moi.

- Oh, je vois. Je m'excuserais bien pour son comportement, mais je crains que ça ne suffise jamais à pardonner ses enfantillages.

- Hm. Il finira bien par avoir un malheureux accident d'armure... »

Elle me lance un sourire complice, qui me réchauffe le cœur. Je demande des nouvelles des membres de l'équipe par simple politesse, puis remercie Tony lorsqu'il m'invite à rester à la Tour avec eux. Après quelques minutes à bavarder, je les laisser pour retourner explorer les lieux. Je quitte donc le laboratoire médical pour approcher le laboratoire scientifique.

Il y a un nombre incalculable de feuilles volantes sur les bureaux, sans parler de clefs USB dans une boîte en plastique transparent. Les ordinateurs en veille émettent une faible lumière, représentant le réacteur arc, invention majeure de Stark. Les lieux me rappellent légèrement Timothy, et le temps où j'étais enfermée dans son laboratoire pour guérir de mes blessures. Mais le géant à lunettes carrées est sans aucun doute beaucoup plus organisé que le soi-disant meilleur scientifique du pays. J'approche un bureau et tends la main vers un papier, curieuse. J'y trouve une suite de chiffres dans des équations toutes plus incompréhensibles pour moi, que je laisse rapidement sur le côté. Je prends la feuille qui se cachait en dessous pour lire rapidement le brouillon. On dirait que le génie travaille sur la composition d'une nouvelle matière, à la fois organique et artificielle. Quelque chose qui me rappelle vaguement l'une des recherches de Timothy, que j'ai lue par simple ennuie lors de ma convalescence. En lisant d'un peu plus près, je commence à comprendre ce dont il s'agit.

« Ce sont des brouillons qui me sont venus à l'esprit il y a quelques nuits, m'interpelle-t-on. Il n'y a rien de bien intéressant dans ce procédé.

- Tu essayes de rendre parfaitement malléable des matériaux solides afin de les rétracter et les reformer à volonté, sans jamais perdre une seule de leurs propriétés. Ce n'est pas ce que j'appellerais une recherche inutile, répondis-je.

- Ah oui ? Tu t'y connais, en ingénierie ? »

Je pouffe légèrement, secouant négativement la tête. Je lâche les papiers pour me tourner vers Stark, enfonçant mes mains dans les poches du jogging noir de Natasha.

« Ce n'est pas vraiment mon domaine, mais j'ai des amis sans doute bien plus doués que toi. Ils ont déjà fabriqué ce genre de procédé, mais ce n'est pas encore parfait.

- Ah oui ? Dites m'en plus.

- Que je révèle les secrets d'Hydra à un Avenger ? Plaisantais-je.

- Tu rigoles ? Tu t'es battue à nos côtés, tu es une Avenger aussi maintenant. »

Je fronce les sourcils à cette information, la mâchoire serrée. Je secoue de nouveau la tête, appuyant mon derrière contre le bord d'un bureau. Je croise les bras sous mes seins et le regarde fermement.

« Est-ce que tu crois sincèrement que vous avoir eu dans les pattes pour effectuer l'une de mes missions me force à devenir votre amie ? Demandais-je. Si j'ai accepté la présence des Avengers, c'est uniquement pour rendre service à Steve et Natasha. On est très loin de former une seule et même équipe.

- Moi qui croyais qu'on allait pouvoir devenir amis, soupire-t-il.

- Amis ? On ne se connaît même pas.

- Justement, sourit Stark. C'est pour ça que j'ai dit « devenir amis ». On ne peut pas être ami avec quelqu'un qu'on ne connaît pas, ce serait de la pure idiotie. Mais maintenant qu'on a eu la chance de travailler ensemble, on peut peut-être essayer de sympathiser. C'est comme ça que fonctionnent les collègues. Tu n'en as jamais eu, ou quoi ?

- Mes anciens collègues sont tous morts.

- Raison de plus pour t'en faire de nouveau. »

Je lui lance un regard sombre, auquel il répond par un rire nerveux. Il lève les mains au ciel et s'approche en dandinant sur ses talons.

« D'accord, d'accord. Je suis vraiment désolé, je n'aurais pas dû dire ça. Mon humour noir est quelque fois difficile à supporter, mais je te promets que je ne suis pas si horrible que ça.

- Je me fiche pas mal de le savoir.

- Bien, bien... Et si tu venais à la soirée, dans trois jours ? Propose-t-il. Tout le monde sera là, pour fêter la récupération du sceptre et la destruction d'une base d'Hydra. D'après Rogers, l'organisation est presque totalement défaite, alors ça se fête. Et puisque tu as participé à tout ça, on te doit bien un verre. Qu'est-ce que tu en dis ?

- Que tu es lourd, râlais-je. Mais que je viendrais. »

Je me décolle du bureau en voyant Steve passer dans le couloir, via la baie vitrée du laboratoire. Je commence à m'en aller, mais je retourne pour montrer les feuilles que je lisais du doigt.

« Ce que tu es en train de rechercher, ce sont des nanoparticules, lui appris-je. Et il te manque un ingrédient essentiel pour y arriver.

- Qu'est-ce que c'est ? Demande-t-il.

- Mijote, me moquais-je. C'est toi le génie, non ? »

Il grimace alors que je m'éloigne. Je sais que le modèle de Timothy et de ma mère n'a jamais fonctionné, mais le système ne peut pas fonctionner sans un flux d'énergie suffisamment puissant puis gérer la forme des métaux. Comme quoi, il m'arrive de suivre lorsque le géant me raconte ses nouvelles découvertes, et mine de rien, je commence à apprendre quelques trucs utiles.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant