Chapitre 105 : Accords de Sokovie

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Plusieurs minutes plus tard.

Depuis que nous nous sommes installés sur les fauteuils de la cuisine, personne n'a prononcé mot. Le silence s'est abattu aussi brutalement que la foudre d'été, et aucun de mes camarades ne semble en mesure de prendre les devants pour m'expliquer la situation. A vrai dire, je n'ai pas non plus été capable de formuler de questions, la gorge nouée. J'ai le sentiment que si j'émet le moindre son, ces agents reviendront et cette fois-ci, iels ne me rateront pas. Je me suis contenté de m'installer dans le creux d'un fauteuil, les genoux repliés contre ma poitrine et, au cas où, la main droite près du manche de mon beretta. Steve s'est assis sur un fauteuil près de la table basse et a commencé à lire un énorme livre blanc, aussi calme qu'un hibou en sommeil. Mais il s'agit bien du seul qui a réussi à adopter ce comportement. Natasha s'est mise à se triturer les doigts, sous le regard inquiet de Sam qui fait les cents pas de temps à autres. Assise un peu plus loin, Wanda épie chaque recoin de la pièce du regard, les doigts émettant de temps à autre des étincelles. Vision l'observe en silence, bien plus patient que le reste de l'équipe. Quant à Peter, il s'est assis sur l'un des plans de travail, en sirotant son troisième café en quinze minutes. La tension qui plane dans l'air m'étouffe, elle me donne envie de m'enfuir. Mais je ne suis pas capable d'effectuer le moindre mouvement, terrifiée. Mon regard se perd dans le vide, les pensées brouillées. Rhodes, en retrait près des fauteuils, me lance des regards compatissants de temps à autres. Un lourd soupir m'échappe, assez bruyant pour faire trembler l'atmosphère. Tous les regards se tournent vers moi, m'écrasant sous le poids de la gêne. Jusqu'à ce que je parvienne à briser le silence.

« Est-ce que quelqu'un va m'expliquer ce qui se passe ? Demandais-je tout bas. »

Leurs regards changent, comme s'iels se sentaient idiot de ne pas m'avoir expliqué la situation plus en détail. Chacun d'entre eux ont pris le temps de m'envoyer des messages pour me prévenir de m'enfuir, pour me dire que j'étais en danger. Mais personne ne m'a encore dit pourquoi. Peter est le seul qui semble capable de me répondre, sous son ton aussi désinvolte que d'habitude.

« C'est Stark, soupire-t-il. Il a révélé ton identité au secrétaire d'Etat.

- C'était une maladresse, défend Rhodes. Le secrétaire d'Etat était en train de nous mettre la pression, à cause des incidents qui sont arrivés sous la surveillance de l'équipe. Lorsqu'il a mentionné le fait que tu étais morte sous la supervision de Captain, Tony a répondu que tu allais très bien et qu'il n'avait pas de souci à se faire pour toi.

- Que ce soit une maladresse ou non, regarde où ça nous mène, intervient Sam. Maximilian est recherchée par la CIA, et si Stark ne parvient pas à réparer ses erreurs, qui sait ce qui adviendra de... »

Il ne termine pas sa phrase, se pinçant l'arrête du nez. Steve lève le visage de son livre pour me regarder de nouveau. Il m'offre un doux sourire dans une allure qui se veut parfaitement détendue, mais je ne peux qu'apercevoir l'inquiétude et la peur dans son regard. Si même lui doute que la situation puisse bien se terminer, alors je ne crois pas qu'il y ait le moindre espoir. Il tend sa main vers moi pour prendre la mienne et tenter de me rassurer. Je l'attrape et me lève pour me rapprocher de lui, installant ma tête contre son épaule. Je jette un œil aux écrits du livre blanc ; ça ressemble à un texte de loi. J'allais le questionner, lorsque des bruits de pas attirent mon attention. Mon regard se pose sur Tony, visiblement épuisé et agacé par la situation. Il se frotte le visage à plusieurs reprises, nous regardant les uns après les autres. Quelque chose se forme dans ma poitrine, quelque chose que je ne comprends pas dans l'immédiat. Mais lorsque nos regards se croisent pour un bref instant, je ne peux nier cette sensation que je connais si bien. Ma mâchoire se serre, mes sourcils se froncent. En une fraction de seconde, la tristesse et la peur se sont transformés en colère. Une colère proche de la rage, sous laquelle je me redresse pour caller mon dos contre le dossier du fauteuil. Mes iris suivent les déplacements du génie, ne le lâchant pas d'une semelle. Je le vois déglutir en s'éloignant de moi, jusqu'à s'assoir sur un fauteuil orange non loin de Natasha.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant