Chapitre 16 : Travail acharné

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10 avril 2014.

7h34.


Lorsque je termine de nouer les lacets de mes bottes de combats, j'attrape mon sac de sport et le balance sur mon épaule. James me rejoint dans l'entrée, me tendant un gobelet contenant mon café matinal. Je le récupère en le remerciant, puis l'embrasse furtivement pour lui dire au revoir. Mais ce dernier ne voit pas les choses de la même façon, et décide de me retenir dans un long baiser dont j'ai du mal à me détacher. J'esquisse un sourire contre ses lèvres et m'éloigne pour reprendre mon souffle, plongeant mon regard dans le sien. Ses iris à peine réveillés me supplient pour recevoir plus d'amour encore ; mais le temps s'écoule et je dois partir travailler.

« Tu ne veux pas rester à la maison, aujourd'hui ? Demande James.

- J'adorerais, soupirais-je. Mais je ne peux pas, mon père m'a appelée pour me demander d'aller le voir. Il ne m'a rien dit de plus, mais crois-moi, pour qu'il m'appelle à sept heures du matin, c'est que ça doit être important.

- Ce qui signifie que tu vas probablement rentrer très tard, souffle-t-il.

- Je suis désolée, avec le projet Insight qui sera bientôt lancé, j'ai énormément de travaille ces derniers temps. Et en plus de devoir faire des heures au Triskel, je dois aussi en faire au QG pour finaliser les préparations des missions les plus importantes... Sans parler de tout ce que je dois accomplir pour obtenir le contrôle de l'organisation.

- Tu te démènes beaucoup, depuis le début de l'année. Il faut que tu penses un peu à toi et que tu prennes des pauses de temps à autres. Et je ne dis pas ça parce que j'ai envie de passer la journée avec toi... Enfin, ça doit jouer un peu, mais je suis surtout inquiet. Lorsque tu rentres, tu es tellement épuisée que tu ne dînes pas, et le matin, tu pars trop rapidement pour avoir le temps de prendre le petit-déjeuner. Tu dois faire attention à toi.

- Je te promets que je le ferais dès que j'en aurais l'occasion. Il faut vraiment que je parte, ou je serais assez en retard pour que mon père me déshérite. Je t'aime, à ce soir.

- A ce soir, sourit-il. »

Il m'embrasse tendrement et me murmure des mots d'amour avant de finalement me laisser partir. Connaissant l'impatience mystique dont sait faire preuve mon père, je décide de commettre quelques infractions pour me rendre plus rapidement au Triskel. Puisque je conduis une voiture de fonction du SHIELD – depuis que j'ai éclaté la mienne contre un pont – les excès de vitesse seront excusés comme une urgence due au métier d'agent de terrain, alors autant dire que je me fais plaisir sur la conduite illégale. Lorsque j'arrive enfin au quartier général des agents ennemis, je me gare à côté des autres voitures de fonction et me dirige directement vers le bureau de mon père. Après quelques minutes d'ascenseur, je fais quelques pas pour aller frapper contre sa porte. J'entre une fois de plus sans attendre de réponse, mais je suis surprise de le voir au téléphone avec quelqu'un. Si j'en crois la ronde qu'il fait en claquant les doigts de sa main gauche dans son dos, cette conversation doit être des plus importantes. Curieuse, je referme les portes derrière-moi et reste silencieuse, afin de savoir de quoi il en retourne.

« Oui, oui, répond Alexander. Lancez la phase quatre, désormais. Je compte sur votre discrétion pour que cela reste uniquement entre les plus hauts gradés des agents infiltrés. Très bien. J'ai de la visite, rappelez-moi s'il y a un problème. »

Il raccroche en soupirant, puis range son portable dans la poche de son pantalon de costume gris. Je croise les bras sous ma poitrine, le dos appuyé contre les portes, attendant patiemment qu'il m'informe du sujet de ma venue. Il se frotte les arrêtes du nez comme s'il n'avait pas dormi de la nuit, puis s'avance vers son bar personnel pour se servir un verre. Je le regarde verser du Whisky dans un verre qui semble avoir déjà servi quelques heures plus tôt.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant