Deux heures plus tard.
Je n'ai jamais réellement aimé devoir rendre des comptes à qui que ce soit. Que ce soit de raconter des évènements dans un rapport de mission ou de donner des raisons convenables à mes agissements, je n'ai jamais aimé me trouver face à ce genre de moment. Néanmoins, nous avons tous des raisons plus ou moins acceptables qui nous poussent à agir, et il arrive quelques fois qu'un éclaircissement soit le bienvenu. Cette fois-ci fait partie des exceptions que je dois accepter : l'équipe mérite au moins de comprendre les raisons de mes agissements, puisque ces derniers leur ont causé beaucoup de peine. Steve tend les mains vers moi, attrapant le cordon de la combinaison bleue que la tante de Timothy m'a prêtée. Il l'attache convenablement à ma taille, les yeux rivés sur sa tâche. Lorsqu'il termine de m'aider, il entreprend de s'éloigner ; il s'arrête en voyant ma main approcher de la sienne, relevant les yeux vers les miens. Il prend mes doigts entre les siens dans un doux sourire, puis dépose un baiser sur le haut de ma tête.
« Tu es sûre que tu te sens vraiment mieux ? Demande-t-il. Tu as dormi pendant longtemps, mais tu devrais peut-être encore te reposer.
- Ça ira, ricanais-je. Arrête de t'inquiéter, ça va te faire des cheveux blancs.
- Je te dirais bien de même, mais... »
Je lui tire la langue, tournant les talons sans pour autant lâcher sa main. Je resserre mes doigts autour des siens lorsque je sens une vive douleur me prendre les hanches, générant une grimace peu grâcieuse sur mon visage. J'entends Steve soupirer d'exaspération lorsqu'il s'approche un peu pour me tenir plus près de lui. J'essaie de ne pas trop prendre appui sur lui pour ne pas l'inquiéter, mais il a raison d'autant se questionner sur mon état : je me sens mieux, mais ça ne veut pas dire que je me sens bien. J'ai encore des crampes un peu partout, mais je sais que ça finira par passer. Steve me guide jusqu'à la cuisine de la maison Chang, où tous ses occupants sont installés autour d'une délicieuse tarte aux pommes cuisinée par les soins de l'oncle de Timothy.
« Oh, bah, tu t'es levée te ton lit ! Crie Harper. Tu viens manger du gâteau avec nous ?
- J'adorerais, souris-je.
- On vous en a gardé un morceau, dit Timothy. »
J'espère bien, je meurs de faim. Je crois que mon corps commence à s'habituer à être nourri aux liquides médicaux, au vu des nombreuses fois où j'ai dû être hospitalisée ces dernières années. Mais mon palais aimerait retrouver le goût du sucre et du poisson cru. Nous allons nous assoir autour des ilots de la cuisine, remerciant Timothy lorsqu'il nous donne fièrement une part de tarte avec une cuillère. Sloan, assise à ma gauche, me sourit gentiment sous le regard de Sam face à elle. Non loin, Natasha et Bucky ne cessent de me lancer des regards, tous deux signifiant des émotions différentes : alors que l'une semble impatiente, l'autre hurle à la gêne. Je fais mine de les ignorer lorsque je vois Harper sauter de sa chaise pour s'approcher avec un grand sourire, levant les bras vers Steve. Ce dernier l'attrape pour l'assoir sur ses cuisses, laissant l'enfant s'installer dans ses bras. Je sens mon cœur fondre en un sourire plus grand que le visage, ce qui ne manque pas au regard de Natasha. Je fronce les sourcils en levant les yeux vers la rousse, faisant mine de ne pas comprendre pourquoi elle me fixe si intensément. Malgré la présence de la petite, je décide de lancer la conversation pour couper la veuve noire dans son élan, sentant qu'elle s'apprêtait à m'embêter.
« J'imagine que vous voulez des explications, lançais-je.
- Et pas qu'un peu, soupire Sam. Mais tu devrais commencer par manger, j'entends ton ventre gronder jusqu'ici. »
Je hausse les épaules, enfonçant une cuillère de tarte dans ma bouche. Je vais commencer par croire qu'un sort a volontairement été jeté sur cette villa pour me forcer de fondre à la moindre petite chose. Timothy s'occupe de nous servir de grands verres d'eau, l'air boudeur.
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How Villains Are Made - MARVEL
FanfictionL'hydre à plusieurs visages rampait dans l'ombre du SHIELD depuis sa défaite lors de la seconde guerre mondiale, attendant patiemment dans les ténèbres silencieuses que son heure vienne enfin. Plus le temps passait et plus son pouvoir grandissait, d...