Chapitre 133 : Retrouvailles (ou presque)

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Maximilian Pierce.

Quartier des Généraux, Athènes.

Le lendemain soir.

Il arrive quelques fois que la vérité nous vienne directement des personnes que nous pensons les plus susceptibles de nous mentir. En toute franchise, j'aurais préféré être baignée dans le mensonge plutôt que de connaître une vérité telle que celle-ci. Peut-être que ça aurait pu m'épargner une tache si compliquée à effectuer. Je porte mes mains liées à mon visage, de façon à ce que mes doigts servent d'appui à mon menton ; je soupire lourdement avant de m'enfoncer dans le siège de mon bureau, observant avec attention les écrits affichés sur l'écran de mon ordinateur. Ce n'est pas possible, je n'arrive pas à y croire. Alors, cette histoire que Sloan m'a racontée, aussi folle soit-elle, est entièrement vraie. Ça risque de compliquer mon travail, ici. Et surtout, ça risque de me prendre bien plus de temps que ce que je pensais. Je me frotte les tempes du bout des doigts, rageant intérieurement. Qu'est-ce que je vais pouvoir faire, maintenant... ? Il faut impérativement que je puisse parler avec Elijah. Si seulement ce dernier osait se montrer dans les parages ; il n'est pas idiot, il sait qu'il a toutes les raisons de me craindre. Mais en tant que sous-fifre, il ne peut pas décliner l'invitation de son Chef à une réunion. Je me contente d'écrire un ordre sur un carré de papier rose, puis me lève pour sortir de mon bureau. Je pousse la porte et jette un œil aux deux gardes qui me saluent respectueusement. Je choisis l'un des deux, lui tendant le papier.

« Je veux qu'Elijah nous rejoigne ici d'ici demain après-midi, ordonnais-je. J'ai quelques détails à discuter avec lui, et il est le seul à pouvoir me donner les informations que je souhaite. D'après les dernières informations, il était en Alaska. Retrouvez-le et faites-lui rapidement parvenir cette note, elle est d'une importance capitale pour l'organisation.

- A vos ordres, Chef. »

Il m'offre un salut militaire avant de prendre la route. Je soupire en le regardant partir, espérant que ce mot atteigne la bonne personne dans les temps les plus courts. Je lève les yeux vers le deuxième garde, un jeune homme tremblant avec un fusil dans le dos. Il faut dire que je n'ai pas choisi les plus braves soldats pour garder ce lieu. Au moins, ce ne sont pas eux qui tenteront de m'éliminer dans mon sommeil.

« La nuit va bientôt tomber, remarquais-je.

- Oui, madame, répond-t-il.

- Est-ce que votre famille habite à Athènes ?

- Oui. Il y a ma fiancée, elle travaille à l'acropole. Je suis désolé... ce n'est pas très intéressant.

- Si ça ne m'intéressait pas, je ne demanderais pas, souris-je. Quand comptez-vous vous marier ?

- D'ici quelques jours. D'ailleurs... je voulais vous demander... l'autorisation de ne pas venir travailler la semaine prochaine. Ce sera notre semaine de mariage et de noces...

- Oh, je vois. Dans ce cas, vous feriez mieux de rentrer chez-vous dès maintenant. Il est important de pouvoir passer du temps avec sa fiancée avant le mariage. Vous auriez dû m'en parler plus tôt, je vous aurais libéré de vos fonctions avant. Je vous ferais parvenir votre date de retour après la semaine prochaine.

- Oh... merci beaucoup, madame.

- Allez, partez donc, dépêchez-vous. Il est mal vu de faire patienter une dame.

- A vos ordres, Chef. »

Un sourire plus grand que son visage s'étire sur ses lèvres, alors qu'il part se changer avant de pouvoir quitter la base. Il n'a jamais été aussi facile pour moi de me débarrasser de mes gardes personnels. Lorsqu'Alexander tenait Hydra, chaque garde chargé de ma protection refusait de me laisser aller aux toilettes seule lorsque je me trouvais dans une base importante ; c'est à croire qu'ils étaient terrifiés à l'idée de devoir expliquer à mon père que je me suis égratignée le genou en descendant les escaliers trop vite. Je jette un œil à droite et à gauche du couloir, avant de retourner dans mon bureau. Je referme la porte derrière-moi, soupire un grand coup, puis retourne effectuer des recherches sur mon ordinateur. Mais alors que je m'approche de mon fauteuil, une alarme retentie vivement dans les couloirs. Je ne peux m'empêcher de sursauter, me tournant rapidement vers la porte de la pièce. Mes lèvres se plissent dans un sourire alors que je soupire de soulagement. C'est probablement eux.

How Villains Are Made - MARVELOù les histoires vivent. Découvrez maintenant