Chapitre 34 : La Rage du Glacevent

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Le vent mordant de Terra Glaciei soufflait sans relâche, balayant les vastes étendues gelées du continent de l'Outre-Terre. Hiro, suivant la boussole antique qui l'avait mené à travers des contrées aussi variées que périlleuses, se retrouva dans une région où le froid était omniprésent, plus mordant que n'importe où ailleurs. Les glaciers s'élevaient autour de lui, des géants de glace aux reflets bleutés, tandis que le sol craquait sous ses pas.

Ce jour-là, au cœur de la saison des Fleuraisons, où même dans cette terre glacée, une lueur de vie parvenait à percer à travers le givre, Hiro arriva dans un village reculé, Glacevent, un nom qui résonnait comme une promesse de frissons et de mystères.

Le village semblait endormi, enfoui sous une épaisse couche de neige immaculée. Les maisons de glace, construites avec une précision presque surnaturelle, se fondaient dans le paysage. Pourtant, dès les premiers pas de Hiro à l'intérieur du village, il sentit que quelque chose n'allait pas. Un silence inhabituel régnait, lourd, oppressant. Même le vent semblait retenir son souffle, comme si la terre elle-même pressentait l'imminence d'une tempête.

L'instinct de Hiro, affûté par des années de combat et d'aventure, se mit en alerte. Il s'arrêta brusquement, ses yeux perçant les ombres qui se dessinaient entre les maisons de glace. Soudain, un éclat de lumière traversa l'air en sa direction, rapide et mortel. D'un mouvement fluide, Hiro esquiva le sort, qui s'écrasa dans la neige, projetant des éclats de glace autour de lui.

Il n'eut pas besoin de chercher longtemps pour comprendre ce qui se passait. Sortant des ombres, une armée de mercenaires et de chasseurs de primes apparut, encerclant le village. Ils étaient nombreux, bien équipés, chacun d'eux arborant un sourire carnassier, les yeux brillants de cupidité. La prime sur la tête de Hiro était devenue une légende dans le monde d'Eristia, et beaucoup étaient prêts à tout pour l'obtenir.

Hiro resta immobile un instant, ses yeux d'acier scrutant la horde qui l'entourait. Le sourire narquois habituel qu'il arborait s'effaça lentement, remplacé par une expression bien plus sombre. Les chasseurs de primes le remarquèrent, mais, avides de gloire et de richesse, ils ne se laissèrent pas intimider.

« Hiro de la Guilde de Gaïa, » lança l'un des mercenaires, une lueur de triomphe dans le regard. « Ta tête vaut une fortune. Rend-toi, et peut-être que nous ferons preuve de clémence. »

Hiro ne répondit pas immédiatement. Au lieu de cela, il fixa les hommes qui l'entouraient, son regard se durcissant. Ils étaient nombreux, trop nombreux pour espérer s'en sortir en les épargnant tous. La fureur commença à bouillonner en lui, une colère froide, implacable, qui résonnait avec les terres glacées qui l'entouraient.

« Vous avez fait une grave erreur, » murmura-t-il, sa voix à peine audible, mais suffisamment pour que les mercenaires les plus proches frémissent.

L'instant suivant, Hiro passa à l'action. Sa lance légendaire s'anima, la tête de dragon gravée sur l'arme semblant cracher une flamme glaciale alors qu'il la brandissait. Un éclat de lumière azur jaillit, projetant des éclairs de glace dans toutes les directions. Les premiers mercenaires furent fauchés par le coup, leurs corps gelés en un instant, éclatant en morceaux sous la puissance de l'attaque.

Les autres, réalisant trop tard la puissance de l'homme qu'ils avaient provoqué, tentèrent de riposter. Mais Hiro était déjà parmi eux, se déplaçant avec une vitesse et une précision surnaturelles. Sa lance dansait dans ses mains, chaque coup porté avec une force meurtrière, tranchant les armures et les chairs avec une facilité déconcertante.

Les mercenaires se défendaient désespérément, lançant sorts et coups de lame dans un vain espoir de le submerger. Mais la rage de Hiro était incontrôlable. Il ne se contentait pas de neutraliser ses adversaires ; il les anéantissait. La neige blanche du village de Glacevent fut rapidement tâchée de rouge, tandis que les corps des chasseurs de primes s'entassaient autour de lui.

Pourtant, malgré la violence du combat, Hiro restait lucide. Sa colère était froide, calculée. Il savait que, pour survivre dans ce monde, il ne pouvait se permettre de montrer de la pitié envers ceux qui cherchaient à le tuer. Et plus encore, il savait que son devoir envers la Guilde de Gaïa le poussait à aller toujours plus loin, à faire ce qui devait être fait, peu importe le prix.

Enfin, après ce qui sembla être une éternité, le dernier mercenaire tomba, le regard empli de terreur, tandis que Hiro se tenait au centre de ce carnage glacé, sa lance encore dégoulinante de sang. Il regarda autour de lui, son expression indéchiffrable. Le silence retomba sur le village, mais cette fois, ce n'était pas le calme paisible d'un lieu endormi. C'était le silence de la mort.

Hiro planta sa lance dans le sol gelé, fermant les yeux un instant pour reprendre son souffle. Puis, il regarda vers l'horizon, là où la boussole antique semblait pointer, quelque part au-delà des montagnes glacées qui entouraient Terra Glaciei.

Il savait que tant que la prime sur sa tête existerait, il ne serait jamais en sécurité, nulle part. Mais cela ne le dérangeait pas. Hiro n'était pas du genre à fuir les dangers. Bien au contraire, il les affrontait de face, avec une détermination et une férocité que peu pouvaient égaler.

Après un dernier regard sur le village ensanglanté, Hiro reprit sa route, suivant les indications de la boussole. Les terres gelées de Terra Glaciei s'étendaient devant lui, vastes et mystérieuses. Mais Hiro, avec son sourire revenu sur les lèvres, se sentait prêt à affronter tout ce que ce monde pouvait lui réserver. Le sang sur ses mains n'était qu'un rappel de la dure réalité de son existence, une réalité qu'il acceptait sans remords.

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