Eristia Univers

Chapitre 44 : Les Aura et Volonté.

Le champ de bataille était plongé dans un silence presque irréel, uniquement troublé par le souffle rauque de Tyrfing, toujours agenouillé au sol, épuisé. Devant lui, la silhouette imposante de Gutir'Ifrit, géant parmi les géants, dominait l'horizon. Son sourire cruel, étiré jusqu'à ses oreilles, s'effaça progressivement lorsqu'il vit l'aura glaciale de Tyrfing se dissiper, laissant place à une autre présence, bien plus terrifiante.

Hiro, toujours aussi sarcastique, se tenait maintenant devant le jeune guerrier déchu. Sa lance légendaire ornée d'un dragon scintillait d'une lueur menaçante, ses yeux fixés sur Gutir'Ifrit. Hiro lança un regard en coin à Tyrfing, un sourire narquois aux lèvres.

« Tu peux faire dodo maintenant, gamin, » dit-il doucement. « Tu as fait ton boulot. »

Tyrfing, à bout de forces, sentit ses paupières devenir lourdes. Il savait qu'il ne pouvait plus rien faire. La présence rassurante de Hiro était la dernière chose qu'il perçut avant que l'obscurité ne l'envahisse, son corps s'effondrant doucement sur le sol gelé.

L'atmosphère changea immédiatement après. Le sourire habituellement moqueur de Hiro s'effaça, remplacé par une expression de froide détermination. Le géant Gutir'Ifrit, malgré son assurance, ressentit un frisson le parcourir. Les deux guerriers se fixèrent intensément, leurs regards se mêlant dans un duel silencieux avant même que les armes ne soient brandies.

Le vent se leva, hurlant à travers les plaines glacées, emportant avec lui des flocons de neige qui tourbillonnaient autour des deux combattants. Les auras des deux titans se déployèrent, s'étendant comme des vagues de puissance invisible, se confrontant avec une force brute qui fit trembler le sol.

Hiro, d'un geste presque imperceptible, activa son Elemental Gears. Son aura prit une teinte métallique, et l'énergie primordiale des éléments se mit à vibrer autour de lui. Le vent tourbillonnait, la terre tremblait sous ses pieds, et des éclats de lumière, tantôt sombres, tantôt éblouissants, entouraient son corps comme une armure éthérée.

Gutir'Ifrit, sentant la montée en puissance de son adversaire, laissa éclater un rire profond et résonnant. « Comment un simple humain ose-t-il me défier ? » rugit-il, sa voix se répercutant dans l'air glacé. « Tu n'es rien comparé à ma force ! »

Avec un geste théâtral, le géant leva sa hache vers le ciel, appelant ses soldats à le rejoindre pour submerger Hiro. Mais contre toute attente, aucun renfort ne vint. Les minutes s'écoulèrent dans un silence angoissant, et Gutir'Ifrit fronça les sourcils, cherchant des yeux ses guerriers.

Hiro ne bougea pas, son expression impassible. Sa voix, lorsqu'elle perça le silence, était glaciale, tranchante comme l'acier.

« Ils ne viendront pas, » déclara-t-il, un sourire sinistre étirant ses lèvres. « À ce moment précis, il n'y a que toi et moi. Et il n'y aura qu'un survivant. »

Les mots de Hiro semblèrent résonner dans l'air, glacés et chargés de menace. Le visage de Gutir'Ifrit se durcit, ses yeux se plissant d'une colère contenue. Les deux combattants commencèrent à se déplacer lentement en cercle, leurs auras se heurtant avec une intensité croissante.

Leurs énergies s'entrechoquaient, créant des ondes de choc qui firent trembler la terre sous leurs pieds. Les flocons de neige dansaient frénétiquement dans l'air, tourbillonnant autour des deux titans, puisant dans leur puissance brute. Leurs respirations étaient lourdes, chaque expiration libérant une vapeur qui se mêlait à l'air gelé.

Les éléments eux-mêmes semblaient réagir à leur confrontation. Des éclairs déchirèrent le ciel sombre, tandis que la neige autour d'eux fondait et se solidifiait en un instant, créant des cratères de glace et de terre exposée. Le tonnerre gronda au loin, ajoutant une symphonie apocalyptique à ce moment de tension.

Gutir'Ifrit serra les dents, sentant son propre pouvoir lutter contre l'aura écrasante de Hiro. Il était habitué à la domination, à subjuguer ses ennemis par la pure force brute. Mais face à cet humain, une étincelle d'incertitude naissait en lui, une sensation qu'il n'avait pas ressentie depuis des années.

Hiro, en revanche, ne montrait aucun signe de doute. Il avançait lentement, sa lance prête à frapper, ses yeux fixés sur Gutir'Ifrit comme un prédateur traquant sa proie. Chaque pas était mesuré, chaque mouvement calculé. Le sol sous ses pieds se fissurait légèrement sous la pression de son aura, tandis que les éclairs illuminaient son visage d'un éclat sinistre.

Leur confrontation était plus qu'un simple duel physique. C'était un choc de volontés, une bataille d'esprits, où le moindre faux pas pourrait signifier la mort. Les ondes de puissance dégagées par leurs auras étaient si intenses qu'elles fissuraient la glace environnante, créant des crevasses qui s'étendaient dans toutes les directions.

Le vent hurlait de plus en plus fort, comme pour avertir les cieux de l'affrontement imminent. Gutir'Ifrit raffermit sa prise sur sa hache, ses muscles se tendant en anticipation du combat à venir.

Hiro, pour sa part, ne fit aucun geste précipité. Il attendait, ses sens en alerte, prêt à réagir à la moindre ouverture. Il savait que ce combat ne serait pas gagné par la force brute seule, mais par la ruse, la stratégie, et la maîtrise totale de son aura.

Alors que leurs auras atteignaient un point culminant, créant des fissures dans le tissu même de la réalité autour d'eux, il devint clair pour les deux combattants que ce duel serait bien plus que physique. C'était une épreuve ultime, une confrontation de puissances antiques et de volontés inflexibles.

Les éclairs frappèrent le sol autour d'eux, et la neige fondue fut soufflée par les vents furieux qui entouraient leur champ de bataille improvisé. Hiro et Gutir'Ifrit étaient comme deux montagnes prêtes à s'effondrer l'une sur l'autre, chacune essayant d'écraser l'autre sous sa force.

Et alors que le monde semblait sur le point de se briser sous la pression de leurs auras, ils se fixèrent dans un ultime face-à-face, prêts à tout donner dans l'assaut final qui déterminerait le sort de l'un ou de l'autre.

La tension était palpable, l'air chargé d'électricité, et pourtant, aucun d'eux ne faisait le premier pas. Ce n'était plus qu'une question de secondes, de fractions de secondes, avant que l'explosion finale de leur confrontation ne scelle le destin de l'un d'eux.